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Changez !

par El-Guellil

La preuve que ça n'a pas changé. C'était en 2011 que ce billet était proposé. On est aux portes de 2015 et? Ici, nos enfants n'arrivent pas à poursuivre leurs études. On dit qu'un grand nombre quitte l'école chaque année sans qualification. Sans diplôme à part celui de chômeur et de bras cassés par des rêves un peu trop enfantins. On nous regarde comme des bouches à nourrir. Comme des incapables ! Des parasites qui vivent aux dépens de leurs responsables et de leurs élus. Ici, on considère que nous faisons trop de gosses.

On s'est mis à nous en enlever. Exactement comme ailleurs parce que les enlèvements d'enfants, ça fait partie des exigences de la modernité. On installe, on monte et on entretient des réseaux de pédophilie pour punir nos gosses d'être nés ici. Pour leur faire regretter, et à nous avec, d'être nés tout court. Et puis, des enfants, ça doit servir à quelque chose.          

Alors, on s'est mis à inventer un trafic d'organes. Exactement comme ailleurs parce que le trafic d'organes, ça rappelle les grandes nations et, surtout, les grands réseaux. Des gosses de peuple, c'est fait pour mourir. Pas plus. Ici et ailleurs, on nous regarde comme on ne regarde plus rien nulle part. Des sans-droits. Des sans-vie. Des non-sens. Et les non-sens, ça perturbe un peu la quiétude des seigneurs de la terre, qu'ils soient ici ou ailleurs. Qu'on nous balance dans la Seine, qu'on nous tire une balle à bout portant ou qu'on nous pousse dehors de notre emploi et qu'on nous indique le chemin de la pendaison, c'est pareil. C'est kifkif !

Le pétrole, nos enfants ne le connaissent qu'à travers l'essence qui a servi à quelques-uns de s'immoler. Ici, nos enfants ne servent qu'aux statistiques de ministères qui veulent se pérenniser. Ici, on est heureux d'annoncer des chiffres sur le nombre des enfants atteints de cancer et de maladies autres. Ici, on est heureux d'avoir toute cette population qu'on montre à la télé pour mettre en exergue toutes les solidarités en temps de fêtes. Ici, on est heureux d'étaler la misère en dévoilant le nombre de couffins distribués aux nécessiteux. Ici, c'est le pays profond. Très profondément enterré. Mais ce n'est pas de l'Algérie qu'il s'agit ici. Sauf qu'ici, on n'a plus un Président mais un Présidieu.