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45 jours après la marche des URS sur la Présidence : Du nouveau à la DGSN

par Yazid Alilat

Les retombées internes de la « protesta » du 14 octobre dernier à Alger et dans plusieurs villes du pays, notamment à Ghardaïa, les policiers des unités républicaines de sécurité (URS) basées à El-Hamiz dans la banlieue d'Alger, continuent de faire des vagues. Au point que la direction de ces URS a été tout simplement dissoute et ses effectifs mutés à la direction de la sécurité publique dans le cadre d'une vaste opération de réaménagement des services internes de la DGSN.

 L'information a été confirmée par une source interne à la DGSN selon laquelle cette dissolution fait partie du plan de restructuration de la Sûreté nationale. Pour autant, des questionnements sur le moment choisi pour la dissolution de la direction des URS se posent. S'agit-il d'une réponse à la marche de protestation organisée le 14 et 15 octobre à Alger sur le siège du Premier ministère et de la présidence de République, ainsi que dans d'autres villes du pays à l'appui de revendications socioprofessionnelles dont l'amélioration des conditions de travail des policiers des URS? Durant cette marche de protestation, unique dans les annales de la police nationale, les éléments des URS ont même demandé la « tête » du DGSN, le général-major Abdelghani Hamel. Cela avait commencé le 13 octobre à Ghardaïa où les policiers envoyés pour contenir les troubles dans la ville ont vite fait de se rebiffer contre les conditions de travail et demandé le départ de leur patron. Le même mouvement a été organisé le lendemain par les éléments de l'URS d'El-Hamiz qui ont marché sur Alger à destination du Premier ministère puis sont montés à la présidence de la République. Du jamais vu! Dans ces moments-là, beaucoup avaient parlé d'un bras de fer entre le ministre de l'Intérieur et le patron de la police nationale, un ex-officier supérieur de la Gendarmerie nationale. Par la suite, la protestation des éléments des URS a été canalisée sur des revendications sociales. Toutes les revendications, notamment une hausse des primes et des salaires, le rapprochement des policiers de leur lieu de résidence et l'affectation de logements, ont été acceptées. Le limogeage de Abdelghani Hamel, le DGSN, a été cependant mis de côté. Dans la foulée du retour des policiers des URS dans leurs casernes, le patron de la sûreté de la wilaya d'Alger a été suspendu et remplacé, alors qu'à Alger une légère réorganisation des chefs de sûretés de daïras a été enregistrée juste après les événements. Y a-t-il une relation de causalité? Ou un simple mouvement de personnel sans aucune relation avec la « protesta » des agents des URS? Une source proche de la DGSN citée mardi par un quotidien national relève que « les mutations opérées dans les rangs des URS entrent dans le cadre de la mise en application de l'une des revendications des policiers. Ils voulaient être plus proches de leur lieu de résidence, c'est ce que nous avons fait. Ils ont été mutés dans des régions situées à proximité de leur résidence. Et à ce jour, aucun des concernés n'a contesté », alors que pour « la dissolution de la direction des URS, elle entre dans le cadre du plan de restructuration de la Sûreté nationale ».