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TLEMCEN : Une soirée de flamenco exceptionnelle à l'Institut français

par Khaled Boumediene

Dans le cadre du programme culturel 2014 initié par l'Institut français de Tlemcen, une soirée particulièrement rythmée de flamenco, liant la musique classique et la danse, a été proposée, jeudi soir à l'hôtel Agadir, par la compagnie Amalga. Le public tlemcénien présent a été enflammé par un fabuleux spectacle de «Tablao», donné par la danseuse Samara, d'origine algérienne, artiste subtile et charismatique, et le guitariste espagnol, Sergio Matesanz, artiste emblématique de cet art au parcours prestigieux en Espagne et de par le monde, ça donne toute la magie du flamenco. Le trio, qui a fait vibrer les murs de la grande salle de l'hôtel Agadir tout au long du spectacle de grande qualité, propose une vision du flamenco toute en puissance et en émotion, s'immergeant dans les racines profondes de cette culture complexe et fascinante et naviguant entre tradition et modernité. Ils ont été accompagnés pour ce spectacle par la voix chaude et envoûtante du chanteur Alejandro Villaescusa, l'incontournable chanteur andalou.

C'est un art sobre dont la compagnie Amalgama souhaite préserver le patrimoine et les codes. «Notre objectif est de le faire découvrir au public tlemcénien, aussi bien connaisseur que profane, qui a beaucoup apprécié ce genre de musique traditionnel. Le flamenco est avant tout un genre musical fondé sur le chant, la voix du peuple d'Andalousie, créé à partir d'un folklore populaire, lui-même issu du mélange des cultures arabo-musulmane, chrétienne andalouse et juive», a expliqué à notre journal, le directeur de l'IF de Tlemcen, M. Rémi Secret. L'Institut français de Tlemcen propose, aujourd'hui à 18 heures à l'hôtel Agadir, un autre spectacle de danses «Fauves» du chorégraphe Hervé Koubi, d'origine algérienne né à Cannes, docteur en pharmacie. Hervé Koubi a mené en parallèle sa carrière de danseur chorégraphe et d'étudiant à la faculté d'Aix-Marseille. Formé au centre international de danse Rosella Hightower de Cannes, puis à l'Opéra municipal de Marseille, Hervé Koubi a travaillé avec Jean-Charles Gil, Jean-Christophe Paré, Emilio Calcagno et Barbara Sarreau (dans le cadre des Affluents du Ballet Preljocaj). «5 années maintenant de tissage de liens établis grâce à ce médium qu'est la danse entre la France où je suis né et l'Algérie. Ce projet est un des moyens pour moi si essentiel et nécessaire de m'immerger en cette terre des origines. Il est si difficile d'y travailler et d'y parler de danse. Mais cela s'avère loin d'être impossible car c'est aussi si passionnant. J'ai voulu m'appuyer sur la signification et les histoires légendaires qui lient Oran aux deux lions -Wahran. J'ai ressenti également chez ces 13 danseurs d'Oran rencontrés lors d'une audition à l'automne 2013, une force et une animalité des plus étonnantes, ambiguës, inquiétantes et belles, une force doublée d'une nonchalance pétrie à la fois de virilité et de sensualité propres aux mondes d'Orient. Je travaillerai donc avec ces «Fauves» en m'attelant à dévoiler les sens et le sens de ces corps dansant ici en Algérie», note Hervé Koubi dans une brochure programme confectionnée par l'IF de Tlemcen.

Par ailleurs, mercredi prochain à 18 heures, le public tlemcénien aura rendez-vous au centre des études andalouses de Tlemcen, avec le groupe de musique du monde traditionnel et jazz «Alwane». Créé il y a à peine six mois par l'Institut français de Tlemcen, ce groupe, dirigé par le jeune musicien Hafid Moussaoui, est composé de 5 musiciens de France, Italie, Allemagne, Mauritanie et Algérie. «La plupart des réflexions consacrées aux dialogues des cultures définissent l'inter-culturalité comme un processus de reconnaissance mutuelle. La musique en tant que langage universel implique la volonté de mieux vivre ensemble et ainsi de mieux recevoir l'autre en acceptant ses différences et en les reconnaissant aussi, car elles grandissent l'humanité. Alwane est une formation de musiciens ouverts au partage grâce à leurs multiples couleurs musicales. Alwane, qui signifie couleurs en arabe, illustre le rapprochement culturel, en l'occurrence sonore, entre les deux rives. L'universalité de la musique détient le pouvoir et la magie d'unir les peuples : avec Alwane, ce sera l'Algérie, l'Italie, la Mauritanie, l'Allemagne et la France, le temps d'un soir, le temps d'un voyage en émotion», ajoute M. Rémi Secret.