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Le PT soutient les policiers

par Salah-Eddine K.

Face aux menaces extérieures provoquées par la crise du capitalisme et aux dangers qui guettent notre pays qu'on veut impliquer dans des alliances militaires au nom de la lutte contre le terrorisme, il est nécessaire de renforcer la mobilisation du front intérieur, seul moyen pour nous prémunir contre de tels dangers.

Louiza Hanoune, qui a présidé hier une réunion ordinaire du bureau du parti, est convaincue que rien ne peut remplacer la mobilisation populaire dans la défense du pays soutenant que si notre pays est toujours debout c'est grâce à la mobilisation et à la conscience des Algériens qui ont compris ce qui se tramait contre leur pays depuis le «prétendu» printemps arabe. «Cela ne doit pas nous faire perdre de vue l'urgence que commande la démocratisation des institutions du pays, soutient Hanoune qui estime qu'il est temps «d'amorcer une démocratisation et rompre avec le système du parti unique. Il faut, dit-t-elle, un changement démocratique profond». L'oratrice trouve qu'il est inadmissible que ces changements tant attendus ne viennent pas encore alors que cela fait 6 mois que le président en fonction a été élu et ne donne pas suite aux revendications démocratiques du citoyen pour lesquelles le PT à toujours «milité». Un débat national s'impose, selon Hanoune, pour permettre aux Algériens de donner les réponses sur la manière à adopter pour les changements à opérer. «C'est ainsi qu'on restitue la parole au peuple», a réitéré la conférencière qui pense qu'une vraie souveraineté nationale devra passer par la souveraineté du peuple qui est son corollaire. Actualité oblige, Hanoune est revenue sur les événements de la semaine dernière marquée par des marches à travers plusieurs ville du pays et sit-in devant la présidence de la République des agents des unités républicaines de sécurité qui réclamaient une amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles et des conditions de travail appropriées. Hanoune dit faire siennes ces revendications et prend la défense de ce corps. «Nous les soutenons», a-t-elle dit en ajoutant «nous espérons que la réunion interministérielle (qui se déroulait hier) se penchera positivement sur la plateforme des revendications des protestataires. Dans le même ordre, Hanoune a appelé le président de la République à « ordonner la prise en charge immédiate des revendications socioprofessionnelles légitimes des fonctionnaires de la police nationale et à trouver une issue positive à ce problème». Les fonctionnaires de la police, indique Hanoune, sont en droit de constituer un syndicat et rien ne les en empêche.

D'ailleurs, ajoute-t-elle, la Constitution le «permet». Cela fait plusieurs années que le PT et l'UGTA ont fait part de la nécessité de la constitution d'un syndicat pour ce corps mais cela s'est heurté au refus des chefs de gouvernement depuis 14 années déjà. Le défunt Ali Tounsi, rappelle-t-elle, avait donné son accord pour mettre en place une commission qui se charge de la question, mais sa tragique disparition à mis fin à ce projet.

Hanoune dit ne voir aucune anomalie ou une interprétation à ce que des policiers sortent dans la rue pour protester. C'est inédit, mais pas unique. Pour elle, il y a ceux qui ont trouvé à redire en jetant de l'huile sur le feu par leurs «analyses» complètement erronées et tendancieuses. Hanoune ne rate pas l'occasion pour rappeler que cette contestation qui est partie de la ville de Ghardaïa qui connaît des troubles entre deux communautés et qui après près d'une année, ont fini par saper le moral des troupes qui ne voyaient venir ni accalmie ni paix dans cette ville, et ont fini par se lasser et sortir dans la rue pour protester contre leurs conditions de travail. D'autant que les policiers ne pouvaient pas riposter aux agressions de jets de pierres ou de cocktails Molotov au nom de «l'humanisation» qui risque de mettre en cause «l'autorité de l'Etat». Ce qui les a mis en colère et a déclenché un mouvement au sein de ce corps. Eu égard à son rôle et sa mission, ce corps a besoin, selon l'oratrice, qu'on lui prête le plus grand intérêt autant que pour les autres corps. Elle préconise que la solution pour Ghardaïa réside dans le développement économique et sociale et non dans les colmatages superficiels. Au plan social, Hanoune se dit contre le nouveau projet du code du travail, le code de la santé et de l'ouverture de nouveaux hôpitaux et leur gestion par les multinationales.