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Finances : En attendant le crédit à la consommation

par El-Houari Dilmi

« Les conditions sont propices pour une accélération des réformes en cours du système bancaire en Algérie; les premiers fruits de ce travail devraient se faire sentir bientôt», a indiqué hier le délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF), Abderrezak Trabelsi, au micro de la Chaîne 3 de la radio nationale.

 Brossant un tableau très positif sur l'état du système bancaire et financier au sujet de la réforme en cours dite de «deuxième génération», Trabelsi a expliqué que cette réforme a été engagée grâce à «la solidité financière du pays, reconnue au plan régional et international, et sa stabilité sur le plan macro-financier, ce qui permet une accélération des réformes du secteur et une amélioration, d'une manière plus globale, du paysage bancaire et financier en Algérie». Interrogé sur les raisons du retard qu'accuse l'Algérie en matière de réforme de son système financier et bancaire, le délégué général de l'ABEF a indiqué que «le contenu des réformes dans notre pays n'est pas du tout le même, comparé à d'autres pays. En ce sens que l'amélioration notable de l'état de santé de l'économie du pays permet une mise à niveau du système financier et bancaire, surtout en matière de paiement électronique et d'accessibilité au crédit du tissu économique privé, PME/PMI notamment, pour le financement de leurs investissements». Le renforcement du cadre prudentiel, pour le ramener à la mesure des standards internationaux, par la Banque d'Algérie, «a permis l'augmentation de 20% des crédits accordés aux entreprises privées, soit plus de 2420 milliards de dinars, durant le premier semestre de l'année en cours, ce qui est tout à fait exceptionnel», a estimé Abderrezak Trabelsi.

La création depuis un mois d'une instance qui s'occupera de la régulation de l'activité paiement électronique, appelée «GIE-monétique» «va certainement booster ce segment stratégique pour un meilleur développement de l'économie», a encore expliqué le délégué général de l'ABEF. La mise en cohérence de l'architecture générale du système du e-paiement «devrait permettre justement d'homogénéiser cette synergie entre les différents acteurs de la monétique en Algérie», selon le même intervenant qui ajoute que la circulation de la monnaie fiduciaire (le cash), actuellement autour de 27%, «sera progressivement réduite d'une manière mécanique grâce justement à l'utilisation du paiement électronique, surtout que le cadre légal de la certification électronique a été longuement abordé lors du Conseil des ministres du 26 août dernier».

Au sujet de la réintroduction du crédit à la consommation prévu lors du deuxième semestre 2015, le délégué général de l'ABEF expliquera que de «nouvelles attributions ont été données à la Centrale des risques justement pour mesurer le niveau d'endettement des ménages et surtout prendre en charge le volet lié à leur surendettement et leur incapacité éventuelle à honorer leurs engagements». Abderrezak Trabelsi indiquera dans ce registre que des «propositions seront faites par l'ABEF à la prochaine tripartite prévue ce jeudi 18 septembre pour la révision à la hausse du crédit à la consommation, une idée déjà acceptée par tous les partenaires, et la définition de la liste des produits locaux éligibles à ce crédit». L'amélioration de la situation macro-financière de l'Algérie, conjuguée à un niveau d'inflation extrêmement réduit, un endettement quasi-nul et une solidité financière en matière de réserves de change sont « des points positifs qui ne doivent pas nous faire oublier la baisse en volume et en valeur de nos exportations des hydrocarbures, avec un effet déjà ressenti sur la balance des paiements », a reconnu Abderrezak Trabelsi. Les mesures prises pour réduire de l'excès de liquidités dans les banques, la croissance régulière depuis plusieurs années des crédits accordés à l'investissement et les nouvelles facilitations d'accès adoptées dans ce cadre ont été les autres points débattus.