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Collez, collez !

par El-Guellil

Il n'est pas de mes habitudes de m'adresser à monsieur l'«hautorité». Mais là, marre, y en a marre, faut qu'il entende ce que j'ai à «l'ouïe» dire. Et c'est de «l'odieuvisuel» que je veux lui parler. Je sais qu'il a d'autres chats à fouetter. Quoi, je ne vois pas pourquoi fouetter les chats au lieu de tuer les rats. Revenons à l'odieuvisuel. N'avez-vous pas remarqué, monsieur l'hautorité, cette pollution qui agresserait même les yeux des non-voyants. Ces affiches de tous formats et de toutes couleurs sur les murs, à peine peints, des immeubles et autres lieux publics. Trouvez-vous ça normal ? Et ces gigantesques panneaux publicitaires installés aux croisements et ronds-points, vous ne trouvez pas qu'ils constituent une pollution visuelle dont parfois on ne se rend même plus compte... Ils impactent pourtant notre paysage quotidien. Circulez donc en ville, monsieur l'hautorité, et prenez le temps de jeter un coup d'œil, je dis bien jeter un coup d'œil, car regarder prend trop de temps et votre temps est précieux. Si on laisse continuer ces colleurs d'affiches, ne vous étonnez pas de voir les abris du tramway se transformer en panneaux réceptacles de toute inscription, forme ou image, destinée à informer le public ou à attirer son attention sur toute ragsa dans une salle des fêtes, ou fête internationale de la ragsa... Rendre à la ville son lustre, ce n'est pas seulement ravaler des façades et avaler des budgets. Le cadre de vie, c'est aussi l'environnement visuel. Actuellement, monsieur l'hautorité, même les autorités de la ville collent n'importe où, n'importe comment, pourvu qu'elles collent à leur chaise. Ne pas déranger, voilà leur maître-mot. Des tonnes d'affiches se fichent de notre bien-être, le portrait du président côtoie la danseuse de flamenco, l?affiche de la conférence sur l'islam s'installe entre deux soirées dansantes et j'en passe et des meilleures. C'est la foire de l'odieuvisuel.