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Les salaires font toujours débat

par A. El Abci

Les relations qui régissent la relation employeur-travailleur doivent être revues et c'est ce que le nouveau code du travail s'est attelé à réaliser. C'est ce qu'a déclaré hier le président de la confédération des entreprises algériennes (CGEA) à Constantine, Habib Yousfi, lors de la journée d'évaluation de la section des entrepreneurs femmes de l'Est, affilée à sa confédération, qu'il a supervisée et qui s'est déroulée au siège de l'office de l'ODEJ de la ville des ponts. Le président de la confédération a rappelé qu'il s'agit en vérité d'une réorganisation du code du travail, dont celui en vigueur comporte des dispositions qu'il y a lieu d'adapter, car elles datent de la phase socialiste par laquelle le pays est passé. «Cependant, il y a lieu d'en convenir que cela fait partie du passé et que nous sommes en économie de marché maintenant, d'où la nécessité de regarder de l'avant en adaptant nos lois au monde actuel, notamment, les relations contractuelles entre l'employeur et le travailleur pour faire efficacement face aux défis qui nous attendent, qui ont pour nom compétitivité, concurrence ?».

Et l'orateur de poursuivre, «en réalité c'est depuis 2005 que nous discutons de ce nouveau code». Et de s'étonner de voir que des syndicats qui ont participé à ces discussions et qui étaient jusque-là d'accord, soulignera-t-il, aient changé complètement de ton récemment en exprimant leur hostilité et leur refus de ce code. Parlant ensuite de la grève, il soulignera que «ce mode d'expression du monde du travail est un droit consacré par la Constitution, et personne à ce que je sache ne veut revenir dessus, toutefois nous pensons qu'il faut qu'il soit encadré, car sinon c'est la porte ouverte aux grèves sauvages. Et là c'est tout le monde qui perd, y compris les travailleurs en ce sens que c'est la dynamique du développement et de création d'emplois qui s'en trouve menacée».

Questionné sur l'abrogation de l'article 87 bis du code en vigueur, le président de la CGEA notera que là il s'agit d'une décision souveraine du président de la République, qui aura certainement des répercussions sur les salaires en les tirant vers le haut. «Augmentation de salaires, à l'égard de laquelle nous ne sommes pas contre a priori et que nous pouvons donc accepter de revaloriser les salaires, mais cela ne pourra pas aller sans contrepartie, à savoir une augmentation parallèle de la productivité. Des salaires revalorisés doivent aller de pair avec des améliorations dans la productivité», conclura-t-il.