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Dix-huit mois, après l'attaque terroriste : Statoil reprend ses activités à Tiguentourine

par R. N.

Dix-huit mois après l'attaque terroriste sur le complexe gazier de Tiguentourine, à In Amenas, qui a coûté la vie à 40 salariés (une majorité d'expatriés), le groupe norvégien Statoil a annoncé, hier, qu'il est en train de reprendre ses activités normales. Partenaire du projet avec Sonatrach et le Britannique BP, Statoil a indiqué qu'il allait renouer avec les rotations « ordinaires » de personnel que la compagnie pétrolière avait suspendues, dans l'attente de la mise en place de mesures de sécurité. « C'est une région troublée et nous évaluons la situation, en permanence, pour être prêts à réagir au cas où la situation le demanderait », a déclaré, à l'AFP, un porte-parole du groupe, ?Knut Rostad'.

Du 16 au 19 janvier 2013, le site gazier de Tiguentourine, situé près d'In Amenas, avait été la cible d'une attaque puis d'une prise d'otages par un groupe de terroristes, suivies d'un assaut de l'ANP. Au total, 40 personnes, travaillant sur le site, avaient péri, dont 5 Norvégiens salariés de Statoil, de même que 29 ravisseurs. Trois autres assaillants avaient été capturés. La sécurité sur le complexe gazier était trop tributaire de l'armée algérienne, avait conclu, l'an dernier, une enquête commandée par Statoil. Des mesures de sécurité concrètes ont, depuis, été mises en place, l'organisation entre partenaires remodelée et la coordination avec les autorités algériennes améliorée, selon la compagnie. Malgré une reprise graduelle de la production, par des personnels locaux, ces derniers mois, le complexe ne fonctionne pas, encore, à plein régime car il a été très endommagé par l'attaque, et un des trois trains de production, encore en cours de réparation, ne devrait pas fonctionner avant « quelques mois », a précisé M. Rostad.

Il y a, exactement, une année, le groupe norvégien Statoil n'était pas en mesure de se prononcer sur le retour des travailleurs expatriés, sur le site de Tiguentourine. En septembre 2013, un rapport de la « commission d'investigation » de la société avait conclu que le site de Tiguentourine était « mal sécurisé ». Le document, encore disponible sur le site de Statoil, affirmait que la « coordination était défaillante » entre les différents acteurs de la sécurité, sur le site qui, selon le document, n'était pas construit « pour résister ou retarder des assaillants armés, et certainement pas une attaque de cette envergure ».