Les boulangers de la wilaya de Constantine menacent de cesser
d'approvisionner en pain les établissements scolaires, les universités et les
structures de l'armée à partir du mois de septembre prochain, exigeant dans ce
sens un engagement écrit du ministère du Commerce, concernant le prix de la
baguette et son officialisation à 10 dinars l'unité.
Selon le président du bureau de Constantine de la Fédération nationale
des boulangers, M. Bouguerne, les fabricants de pain à la base sont unanimes et
considèrent qu'ils ont patienté beaucoup et donné assez de temps aux pouvoirs
publics pour trouver une solution à ce véritable casse-tête du prix de la
baguette, vendue dans les faits à 10 dinars mais gardant son prix initial de
8,50 dinars sur un plan officiel. En effet, dira-t-il, le pain se vend de fait
à 10 dinars aux citoyens, qui l'achètent à ce prix sans rechigner tout en
sachant qu'il n'a pas encore été officialisé par les pouvoirs publics. Et cela
fait des années que les boulangers approvisionnent les collectivités en pain au
prix de 8,5 dinars malgré les pertes enregistrées, du fait de la
non-officialisation du prix de 10 dinars qui a maintenant cours dans tout le
pays et depuis longtemps. L'année dernière, poursuivra-t-il, en raison de
l'impasse et de l'indécision des autorités, les boulangers et les collectivités
ont trouvé un terrain d'entente pour un pain facturé à 8,50 en attendant des
promesses d'étudier le dossier en 2014. «Cependant, nous y sommes en 2014, mais
toujours pas de solution en vue», un regret pour l'ensemble des boulangers de
la wilaya. Ces derniers montent ainsi au créneau et déclarent qu'à la prochaine
rentrée scolaire et en l'absence d'un écrit de la tutelle concernant l'augmentation
officiellement du prix de la baguette de pain à 10 dinars, ils s'en laveront
les mains et cesseront d'approvisionner les collectivités. Devant cette levée
de boucliers à la base, le bureau local des boulangers a fait un rapport
détaillé sur ce sujet et l'a envoyé à la fédération à Alger. Cette dernière,
nous a-t-on fait savoir, promet que ces préoccupations seront prises en charge
et transmises au ministère concerné, prévoyant d'y répondre avant le 10
septembre prochain, au plus tard. Les fabricants de pain de Constantine ont
accepté de patienter encore jusqu'à cette date, mais ils avertissent que dans
le cas où les choses ne bougent pas dans le sens souhaité, ils aviseront et
tiendront une réunion dont l'issue comporte le risque très fort d'arrêter
d'alimenter en pain les écoles, lycées, casernes et autres hôpitaux.