Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

BOUMERDES - Commercialisation du poisson : les caisses en bois persistent

par O. M.



Le poisson, déjà rare, et la sardine qui tourne autour de 400 à 500 DA, sont toujours commercialisés dans des caisses en bois qui laissent à désirer. Ces caisses vétustes et crasseuses peuvent causer d'énormes problèmes à la santé du consommateur.

Le prix du poisson ne cesse de «grimper» mais la qualité reste la même. Pire encore, la moyenne d'âge de ces caisses en bois, varie entre 5 et 6 ans, selon des revendeurs, alors que le consommateur, habitué à cette situation, ne se soucie que du prix du contenu. Il ignore que ces caisses en bois peuvent être source de nuisances sanitaires. Si les services de la Pêche et des Ressources halieutiques étalent des programmes du secteur, passant en revue la quantité du produit et sa variété, allant jusqu'à l'horizon 2020, avec, bien-sûr, des budgets colossaux, par contre, l'un des maillons forts de cette chaîne qui est la santé du citoyen, n'est guère abordé, en dépit, entre autres du décret interministériel du 28/04/2010, publié au J.O du 20 juin 2010 interdisant la commercialisation du produit de la mer dans les caisses en bois, décret applicable (normalement) dès janvier 2011. Ces caisses en bois, devaient être remplacées par des caisses en plastique pour produits alimentaires. Ceci, afin d'éviter les risques sanitaires causés par les caisses en bois qui pourrissent rapidement, causant des dégâts même sur le poisson. L'arrêté interministériel, regroupant, les ministères de la Pêche, de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement et de l'Agriculture, a fixé les nouvelles conditions des contenants, d'entreposage et de transport des produits de pêche et de l'aquaculture. Aussi, un petit tour au port de Zemmouri, le week-end dernier, pour couvrir l'opération « Ports bleus », contredit le décret qui ne trouve, nullement son application, 3 ans après. La généralisation des caisses en plastique, n'est pas à l'ordre du jour des pêcheurs et des vendeurs. La caisse en bois est visible aux quatre coins du port de Zemmouri El Bahri.

Dans ce port, les pêcheurs approuvent la décision, car le nettoyage des caisses en bois est difficile que celui des caisses en plastique. Cependant, ces pêcheurs avancent que la sardine qui reste la plus présente, se conserve mieux dans les caisses en bois, car la caisse de polyéthylène chauffe. En plus, les patrons de pêche possédant des milliers de caisses, ne veulent pas investir dans ce nouveau contenant lequel, selon les services de la Pêche offre les meilleures conditions de santé pour le consommateur. En plus, ce dernier permet un meilleur entreposage et facilite le transport et l'exportation pour les produits de mer et de l'aquaculture, dans de conditions optimales et sans risque pour le produit. Trois ans, après, le constat est là, les lois de la République ne trouvent pas d'effet sur le terrain. Les initiateurs doivent relancer le décret en veillant, fermement, à son application, n'autorisant aucun écart, au moment où la santé du citoyen est en jeu. Encore une fois, le produit de la mer a pris l'envol, prétextant mille et une raisons mais la préservation de la santé du consommateur est reléguée au second plan. En 2014, l'Algérie est l'un des rares pays à commercialiser encore le poisson dans les caisses en bois.