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Les travailleurs du pré-emploi s'organisent
par A. M.
« Nous sommes
mahgourine et en tout point de vue exploités par les directeurs des
établissements dans lesquels nous sommes employés», nous ont déclaré, hier, les
membres d'un groupe de jeunes du pré-emploi de Constantine recrutés par
l'intermédiaire de l'Anem. Ces derniers se sont plaints des conditions de
travail qui leur sont imposées par leurs employeurs. «Mais ce qui est
inacceptable, a ajouté une jeune fille parmi ce groupe, c'est que nous sommes
régulièrement visés par les directeurs des établissements qui nous menacent de
licenciement si nous refusons d'accomplir le travail qu'ils nous demandent
parce qu'ils ne rentrent pas dans le cadre des fonctions qui nous sont
attribuées. Ensuite, on nous fait travailler durant les fêtes et les jours fériés.
Nous travaillons toute la journée au lieu des 4 heures prévues dans le contrat,
etc.». Et un autre d'enchaîner, pour résumer, en disant : «Nous n'avons que des
obligations et aucun droit». Reconnaissant toutefois qu'ils sont régulièrement
rétribués par l'Anem, ces jeunes, dont 500 d'entre eux ont décidé d'adhérer au
syndicat autonome du Snapap pour avoir une représentation syndicale légale et
pouvoir défendre leurs droits auprès de leurs employeurs. Et ils étaient venus
au bureau de wilaya du Snapap de Constantine pour exposer leurs problèmes aux
responsables de ce syndicat qui ont décidé de prendre en charge leurs
doléances. Rencontré au siège du bureau de wilaya de Constantine, le secrétaire
national chargé de l'organique au sein du Snapap, M. Belmili Layachi, nous a
expliqué que son organisation a commencé à structurer sous son ombrelle, depuis
l'année passée, cette catégorie de jeunes travailleurs qui font face
effectivement à des problèmes dans leurs emplois. Le problème a été soulevé au
niveau de tout le territoire national où cette catégorie compte environ 600.000
membres. Nous avons commencé par la base en créant des coordinations
sectorielles élues. Il y aura par la suite l'élection d'une élection de wilaya.
Puis, on ira vers l'élection d'une commission nationale qui servira d'interface
pour le dialogue avec les pouvoirs publics, notamment le ministère du Travail,
de l'Emploi et de la Sécurité sociale, pour exposer leurs problèmes
socioprofessionnels et faire part de leurs préoccupations». Et d'ajouter que
son organisation avait remarqué, avec regret, que ces jeunes du pré-emploi sont
visés par des tentatives de récupération politique de la part de certains
partis et des organisations politiques. Nombre d'entre eux ont été affectés à
des postes incompatibles avec leur formation et leur niveau. «Des ingénieurs
électroniciens ont été affectés à des postes de gardiennage dans des écoles», a
affirmé M. Belmili. «Et c'est pour cela que nous avons estimé nécessaire de les
prendre en charge pour les orienter essentiellement vers la défense de leurs
droits socioprofessionnels». Par la suite, ce syndicaliste a révélé les
différentes démarches effectuées par le Snapap auprès du ministre de tutelle en
demandant l'ouverture de nouveaux postes pour les jeunes du pré-emploi au
niveau des entreprises publiques, en application de l'instruction du Premier
ministre concernant la priorité à accorder à ces jeunes dans le cadre des
concours externes. «Les statistiques établies par le ministère montrent que 59%
des fonctionnaires de la fonction publique sont âgés de 50 à 59 ans et que
d'ici une dizaine d'années tout au plus, ils vont être mis à la retraite. Ce
qui permettra de libérer à peu près 1.200.000 postes d'emploi et nous avons
demandé que tous ces postes soient réservés aux jeunes du pré-emploi. Ce qui
réglera dans une grande proportion le chômage des jeunes».
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