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Des praticiens de la santé publique crient à l'injustice: Les «oubliés» de la prime de contagion

par Salah C.

Contrairement à leurs confrères et consœurs d'autres structures sous tutelle du ministère de la Santé, des centaines de médecins généralistes et de paramédicaux exerçant au niveau des directions de la santé, ainsi que les résidences universitaires, sont privés de la prime de contagion définie par le nouveau régime indemnitaire né du dernier statut pour ces deux corporations et datant de 2008.

Une différence de 7.000 à 8.000 DA est constatée au niveau des salaires, alors qu'une charge de travail identique, voire supérieure dans certains cas, est supportée par ce personnel. Ayant exprimé à plusieurs reprises leur colère devant ce qu'ils qualifient de discrimination salariale, alors qu'ils sont exposés à de réels risques de contamination, le personnel des différents services de la DSP d'Oran, qui a créé une section syndicale pour prendre en charge leurs préoccupations socioprofessionnelles, vient d'adresser une longue correspondance à la tutelle ministérielle pour l'interpeller sur cet «oubli» qui touche aussi bien les praticiens que les paramédicaux et les corps communs de ces services rattachés à la DSP.

Afin de mieux argumenter sa démarche jugée de légitime, la représentation syndicale rappelle que le personnel a fourni à la tutelle toutes les données objectives afin de bénéficier de ce droit et que cette dernière n'a jamais avancé la moindre explication quant à cette situation. Un bilan des activités réalisées durant l'année 2013 a été joint au document afin de mieux appuyer la revendication.

Au total, 153 échantillons de produits alimentaires ont été analysés au niveau du laboratoire, en plus de près de 500 échantillons d'eau potable et pas moins de 666 échantillons de copriculture. L'exposition au risque de contamination est aussi apparent à travers près de 2.500 analyses de cas de tuberculoses résistantes et 80 cas de malaria, entre autres. Dans cette structure, des femmes de ménage ainsi que des agents manipulent des objets à risques d'affection, d'autant plus que ce personnel ne bénéficie pas d'un suivi en matière de médecine du travail. De son côté, le service de médecine préventive a effectué plusieurs enquêtes épidémiologiques pour la grippe aviaire et les conjonctivites, ainsi que les hépatites A et pas moins de 5 cas ont été portés positifs. Il en est de même pour les assistantes sociales qui prennent en charge des malades grabataires, ainsi que d'autres cas dans les différents établissements hospitaliers. A cette inégalité flagrante s'ajoute la question de la promotion et la gestion de la carrière du personnel et, à titre d'exemple, aucun laborantin n'a bénéficié d'une quelconque promotion et plusieurs agents sont décédés sans en bénéficier.