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Gardes communaux : «Nous voulons une reconnaissance formelle de notre sacrifice»

par Tahar Mansour

Après la démonstration de force des gardes communaux qui avaient, le 7 janvier écoulé, organisé des mouvements de protestation, à travers 36 wilayas, le ministère de l'Intérieur a appelé, au dialogue, afin de trouver une issue acceptable pour tous.

La date du 19 janvier a été retenue par les deux parties et sept représentants des gardes communaux ont été reçus par un conseiller du ministre ainsi que des membres de son cabinet. La réunion a duré de 15 à 19h sans que des décisions finales aient été prises.

En effet, et selon le porte-parole du mouvement des gardes communaux, M. Lahlou Aliouet, même si le principe d'augmentation des indemnités d'heures supplémentaires a été admis, il reste encore à en fixer le montant. D'autres revendications pourraient être prises en compte puisque le dialogue demeure ouvert et les deux parties se sont donné rendez-vous, pour un second round, le 9 février prochain. «Mais, ajoute M. Lahlou, notre principale revendication demeure la reconnaissance de notre sacrifice et de celui de tous ceux qui ont tout donné pour sauvegarder l'ordre républicain de l'Algérie et qui lui ont permis de rester debout, malgré tout ce qui s'est passé, durant les années sanglantes de terrorisme». Notre interlocuteur propose que soit mise en place une institution, rattachée au ministère des Anciens moudjahidine, qui prendrait en charge les ayant-droits des victimes de la tragédie nationale, tous les ayant-droits, qu'ils soient de la garde communale ou des autres parties, même civiles.

Il rappelle que ce n'est pas tellement une question d'argent qui se pose mais plutôt que soit reconnu leur sacrifice pour la patrie. «En 1994, nous avons répondu présent à l'appel de la nation, nous avons pris les armes, non pas pour un salaire (entre 15.000 et 17.000 DA à l'époque) mais pour sauver l'Algérie du chaos. Nous n'avons jamais été des Batalguias, nous n'avons pas pris les armes contre les hordes terroristes pour de l'argent, c'était plus profond, c'était pour l'Algérie» nous a-t-il confié. M. Lahlou rappelle que c'est surtout la reconnaissance de leur sacrifice (4.668 chahids du devoir national parmi les gardes communaux) qui leur tient à cœur, qu'on cesse de limiter leur mouvement à une demande d'argent uniquement «nous voulons surtout qu'on arrête de nous regarder de cette façon, comme si nous étions des Batalguias», reprend-il.

Il demande aussi que «tous ceux qui sont morts ou qui souffrent de séquelles de la période de lutte contre le terrorisme, soient considérés comme des victimes de guerre car ils ont été touchés par des balles, ce n'est pas un banal accident du travail». M. Lahlou affirme que le mouvement dont il fait partie ne compte pas s'arrêter là si le ministère continue à ne pas répondre à leurs revendications légitimes, tout en rappelant que : «tout ce qui a été fait, jusqu'à maintenant, par le ministère était superficiel, c'était fait juste pour nous diviser et casser notre mouvement, nous voulons maintenant une reconnaissance formelle de notre sacrifice, c'est cela qui est le plus important».