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Terrorisme : Les éclairages du conseiller de Bouteflika

par El-Houari Dilmi

« Le combat mené depuis quatre années par l'Algérie auprès des Nations unies pour criminaliser le versement des rançons aux groupes terroristes est une grande victoire pour notre pays, du même coup qu'elle réduit de la vulnérabilité de l'Afrique à l'égard de cette menace globale pour tous les Etats» a estimé ce mercredi Kamel Rezag Bara, conseiller à la présidence de la République dans une déclaration à la Chaîne 3.

Saluant les efforts de l'instance onusienne et ses organes subsidiaires dans la lutte contre le terrorisme international, le conseiller du président de la République a également mis en exergue «les retombées positives du mémorandum d'Alger de lutte contre le financement du terrorisme et l'élimination des avantages qui en découlent». Ce mémorandum d'Alger, «un document adopté lors de la réunion du Forum global contre le terrorisme tenue à Abou Dhabi à la fin de l'année dernière, est pris pour exemple par plusieurs pays dans le monde», a indiqué Rezag Bara, rappelant que l'Algérie, aux cotés de 28 autres pays, y compris les pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU et deux organisations internationales, est «l'un des membres les plus actifs du Forum global de lutte contre le terrorisme». Le «travail commun» engagé par l'Algérie et les Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme transnational a «abouti justement à la rédaction de ce document appelé le mémorandum d'Alger, qui vise surtout à rendre plus contraignant pour les Etats l'interdiction de versement de rançons aux terroristes». Toujours dans ce même contexte, le conseiller du président Bouteflika a annoncé que le prochain sommet du G8, prévu en Irlande du Nord, va, sur proposition de la Grande-Bretagne «se pencher sur cette question cruciale, celle de s'engager fermement dans la criminalisation du versement de rançons aux groupes terroristes, ce qui est pour l'Algérie une avancée des plus notables», a-t-il estimé, précisant que «plus de 150 millions d'euros ont été versés par certains pays occidentaux aux groupes terroristes activant dans le Sahel. Au sujet des diplomates algériens détenus au Mali, Kamel Rezag Bara a indiqué que le MAE est «seul habilité à communiquer sur cette question sensible par bien des aspects», soulignant au passage les «efforts diplomatiques soutenus de l'Algérie pour la libération au plus tôt des otages algériens». Abordant le sujet du trafic d'armes avec plus de 8 millions de pièces dont 100.000 kalachnikovs qui circulent en Afrique selon une déclaration du président togolais, le conseiller du président a indiqué que le Conseil de sécurité «prend note du changement de nature du terrorisme en Afrique avec cette collusion avérée entre terrorisme armé, crime organisé et trafic de drogue»,a-t-il souligné, mettant en exergue le «recul du terrorisme dit djihadiste au profit du narco-terrorisme». Rappellent l'initiative algérienne en matière de lutte contre le terrorisme international, l'invité de la radio a expliqué que la «stratégie algérienne consiste à alerter sur la mutation du terrorisme qui change de forme pour devenir une menace permanente à la sécurité du monde», a-t-il déclaré.

BELMOKHTAR, LE BEN LADEN DU SAHEL

Rebondissant sur l'attentat terroriste contre le site gazier de Tiguentourine, Rezag Bara a estimé que cette «agression contre l'Algérie visait trois objectifs principaux : installer Mokhtar Belmokhtar comme le Ben Laden du Sahel, prendre le maximum d'otages expatriés pour exercer un chantage ignoble sur certains pays occidentaux, et surtout détruire ce fleuron de l'industrie pétrolière et gazière algérienne». Saluant «l'intervention héroïque des unités spéciales de l'ANP qui ont réussi à démanteler le groupe terroriste et l'ont empêché d'atteindre ses objectifs», l'invité de la chaîne 3 a indiqué que l'Algérie «ne sera plus victime d'actions terroristes de la même ampleur que celle d'In Amenas».

«Rabi yehdihoum», a répondu le conseiller du président de la République à une question au sujet des «déclarations haineuses et provocatrices» de certains partis politiques marocains contre l'Algérie. L'instabilité des pays voisins à l'Algérie, la sécurisation des frontières, l'implication de tous les pays de la région dans la lutte contre cette menace globale» qu'est le terrorisme, les nouvelles révélations sur l'implication du GIA dans l'assassinat des moines de Tibehrine, le «cap franchi» par les réformes politiques engagées en Algérie et les «moyens sans équivalent» dont dispose l'Algérie pour «sauter le pas» vers un avenir meilleur et le «retour imminent» du chef de l'Etat en Algérie» ont été les autres points débattus par l'invité de la Chaîne 3.