Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Santé : Le concours des spécialistes aujourd'hui

par Salah-Eddine K.

La décision d'instauration du concours de «gradation» par le ministère de la Santé est historique et réhabilite les praticiens spécialistes de la santé publique, selon les concernés.

Les spécialistes de la santé publique passeront leur concours de «gradation» cette semaine. Près de 2.671 spécialistes (sur un nombre de 8.500 exerçant actuellement) sont concernés par ce concours organisé pour la première fois par le ministère de la Santé. Hier au siège du syndicat national des spécialistes de la santé publique (SNPSSP) à Alger, l'ambiance était à la fête en raison de ce «grand acquis» pour la santé publique, affirmait Mohamed Yousfi, président de ce syndicat, lors d'une conférence de presse organisée à l'occasion. Le conférencier rappelle que les spécialistes praticiens de la santé n'ont eu ce genre de concours pourtant inscrit dans leur statut, et ce, depuis 1982. Et ce n'est que depuis 2004 que le SNPSSP s'est jeté de tout son poids pour revendiquer ce concours au même titre que la revendication pour un statut particulier.

Ce concours permet donc aux spécialistes de la santé une progression dans leur carrière et une «visibilité à long terme», a expliqué le conférencier. Le spécialiste qui ne pouvait accéder dans sa carrière qu'après plusieurs années, verra son parcours de combattant écourté. Yousfi donnera quelques détails sur le concours dont la date du déroulement est prévue pour aujourd'hui (24) jusqu'au 27 mars. 400 examinateurs, tous des spécialistes en grade d'assistant ou celui de principal, évalueront les candidats dans 50 spécialités. La chirurgie, pédiatrie, médecine interne, constituent les spécialités les plus fortement demandées par les candidats. Le concours pour les postulants au 3ème grade, à savoir celui de spécialiste en chef, est prévu pour les prochains mois.

Pour Yousfi, ce concours n'a pas pour objectif de pourvoir le déficit en spécialistes dans la santé publique évalué par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière à plus de 3.000. Mais va permettre aux spécialistes de disposer de plusieurs choix pour leurs carrières. Il s'agit de choix pour une carrière hospitalo-universitaire, pour le secteur privé et ou pour la santé publique. Cette dernière option que vient d'instituer ledit concours, va nécessairement «stabiliser» et «fixer» les spécialistes dans leur lieu de travail dès lors que le concours leur ouvre le droit de progresser.

L'intérêt pour la santé publique a été mentionné par le conférencier qui affirme que son syndicat n'a jamais omis l'intérêt du malade. «La progression du praticien spécialiste devrait aller de pair avec la demande citoyenne pour une vraie santé publique», dit-il. Et d'ajouter qu'il est probable d'éliminer progressivement le déficit en spécialistes à travers le territoire national en donnant à ces derniers accès aux grades par voie de ce concours.