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Dans une instruction relative à la gestion de l'emploi dans les wilayas
du Sud, Abdelmalek Sellal, le premier ministre, a annoncé lundi des mesures
concrètes en faveur particulièrement des jeunes des wilayas du Sud du pays. Ces
nouvelles dispositions vont dans le même sens que celles prises en novembre
2012, lors de la première visite effectuée à Ouargla par le chef de l'exécutif.
Ces mesures, initiées dans le but de prévenir toute forme de disparité
salariale, obligera désormais les entreprises faisant appel à des prestataires
de services pour la réalisation des travaux de toute nature d'inclure dans les
contrats une clause portant sur l'application d'une grille des rémunérations
qui ne saurait être inférieure à 80% de celle en vigueur pour des postes similaires.
La même disposition prévoit également qu'en cas d'inexistence de postes
similaires au sein de l'entreprise recruteuse, il est fait référence en matière
de rémunération aux salaires versés dans la branche au niveau local.
L'instruction du Premier ministre oblige également les entreprises activant
dans les wilayas du sud du pays à accorder la priorité dans leur recrutement à
la main-d'œuvre locale. Dans l'instruction, on peut lire : « le recours au
recrutement d'une main-d'œuvre hors wilayas n'est autorisé que pour des postes
n'ayant pas de profil correspondant localement ». Ainsi, les besoins en
main-d'oeuvre des entreprises implantées dans les wilayas du Sud, y compris
celles dont les sièges sociaux se trouvent hors de ces wilayas, «doivent être obligatoirement
satisfaits en priorité et notamment pour la main-d'œuvre qui n'est pas
hautement qualifiée par le recours à la main-d'œuvre locale conformément à la
législation en vigueur et qu'en cas d'indisponibilité des profils demandés par
l'offre locale, l'instruction prévoit « une dérogation exceptionnelle qui peut
être accordée par le wali, territorialement compétent, pour le recours à une
main-d'œuvre hors wilaya sur un rapport dûment motivé et assorti de l'avis des
services compétents de l'emploi ». Quant aux employeurs, ils seront dorénavant
tenus de notifier à l'agence habilitée ou à la commune, tout emploi vacant dans
leur entreprise qu'ils souhaitent pourvoir et de transmettre à l'agence
habilitée les informations relatives aux besoins en main-d'œuvre et aux
recrutements effectués, conformément aux articles 18 et 19 de la loi n° 04-19
du 25 décembre 2004.
Par ailleurs et dans le but d'améliorer les compétences professionnelles de la main-d'œuvre originaire des régions du Sud, Abdelmalek Sellal a instruit les entreprises qui recrutent des agents insuffisamment qualifiés, à assurer leur perfectionnement soit sur le tas ou par l'intermédiaire des centres de formation professionnelle à travers une formation à la carte. Au profit des jeunes promoteurs et d.es chômeurs établis dans les wilayas du Sud, la même instruction annonce qu'ils pourront bénéficier de crédits bancaires sans intérêts pour créer leurs micro-entreprises. A cet effet, on peut lire : « la bonification du taux d'intérêt des prêts accordés par les banques dans le cadre des dispositifs Ansej et Cnac de soutien à la création de micro-activités sera portée à hauteur de 100% pour les projets initiés par les jeunes promoteurs et les chômeurs promoteurs dans les dix wilayas du Sud ». Pour sa part, le ministre de l'Energie et des Mines se chargera, selon l'instruction, « de toutes les entreprises sous sa tutelle à l'effet de privilégier la sous-traitance d'activité avec les micro-entreprises créées dans le cadre des dispositifs sus-évoqués ». Pour l'application strictes de ces dispositions, les walis devront effectuer un suivi conformément aux dispositions de l'article 55 du code de l'opérateur des marchés publics qui réserve un quota de 20% de la commande publique aux micro-entreprises créées dans ce cadre. Ce train de mesures est accompagné par d'autres mesures telles que la création, avant fin avril, dans le sud du pays d'un centre professionnel relevant du secteur de l'énergie. D'autre part, le chef de l'exécutif a instruit les services chargés de la formation professionnelle dans les régions du Sud de répertorier systématiquement les métiers déficitaires au niveau local et engager des mesures palliatives en collaboration avec ceux chargés de l'emploi, de l'énergie, du tourisme et de l'artisanat et les entreprises et ce sous la supervision directe du wali. Ces dispositions concernent également le secteur du tourisme et de l'artisanat et prévoit des quotas de places pédagogiques au profit des jeunes originaires des wilayas du Sud dans les instituts spécialisés relevant du secteur notamment les instituts de Tizi-Ouzou et de Bou Saâda, en attendant l'ouverture d'un institut spécialisé ou d'une antenne rattachée aux deux instituts. Dans le texte, Abdelmalek Sellal annonce également des mesures administratives à l'encontre de toute infraction aux dispositions prises. Ces mesures peuvent porter sur la suspension du registre de commerce, la résiliation des contrats ou le rejet des demandes de permis de travail pour la main-d'œuvre étrangère illégalement utilisée. Dans ce contexte, le premier ministre a indiqué qu'un « Comité intersectoriel sera chargé de tenir à jour une liste des entreprises ayant commis des infractions à la législation nationale et qui ont fait l'objet de poursuites administratives ou judicaires ». |
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