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Grève annoncée à la CAAT

par A. Mallem

C'est la grogne chez les assureurs de la CAAT. Selon un membre du syndicat d'entreprise de la société d'assurances CAAT, M. Rahim Nasseredine en l'occurrence, le conseil national du syndicat compte se réunir le 3 février prochain à Alger pour prendre la décision de déclencher une grève générale.

Contacté hier, ce syndicaliste a précisé que le lendemain de cette réunion, soit le 4 février, le préavis de grève, comprenant la nature et la durée de celle-ci ainsi que la date de son déclenchement, sera déposé à l'inspection du travail de la wilaya d'Alger. «Cette décision est motivée par le malaise provoqué au sein des cadres suite à la décision de la direction générale de l'entreprise de sanctionner une grande majorité d'entre eux, dont le nombre dépasse la centaine et ce, pour les punir d'avoir boycotté, au mois d'août 2O12, le regroupement du réseau qui s'est tenu à Oran. Seuls les cadres de Constantine et Annaba n'ont pas été touchés par cette sanction. Les regroupements en question, explique ce syndicaliste, sont des manifestations prévues chaque année dans toutes les régions du pays où les cadres sont censés débattre des situations financières et autres découlant des bilans de la gestion des succursales, etc. «Ce sont des réunions qui sont devenues monotones et stériles», a estimé M. Rahim, et les cadres ont simplement exprimé leur ras-le-bol sur l'inutilité de ces conclaves. Malheureusement, la DG a pris très mal la chose et la réponse du P-DG a été très sévère avec les absents. Nous avons répondu qu'il ne s'agit pas d'un personnel de la catégorie exécution, et qu'il s'agit quand même de cadres !», s'est indigné M. Rahim. Aussi, au moment d'encaisser leur paie du mois de septembre dernier, les concernés ont constaté avec surprise une défalcation de 2 jours de salaire sur la paie. En plus, les notes des primes ont été imputées de 15 points, car la direction a considéré ce boycott comme une absence irrégulière.

Et c'est ainsi que parmi les 21 points inscrits dans la plateforme des revendications, dont une copie nous a été communiquée par notre interlocuteur, la question de la levée des sanctions contre les cadres est placée en tête. Vient ensuite la prime d'effort ou le bénéfice. «Cela fait 7 ans, souligne M. Rahim, qu'on nous donne 1OO% du montant de cette prime, et voilà que la direction décide, sans aviser personne et sans la moindre explication, de réduire de moitié le montant de celle-ci. Ceci au moment où les paramètres de gestion sont largement positifs, et le chiffre d'affaires assez conséquent. Le 3e point de la plateforme de revendications concerne la gestion des œuvres sociales «qui sont gelés depuis 6 ans, privant de son bénéfice les travailleurs et les cadres», indique encore notre interlocuteur. Et d'expliquer également que la DG de l'entreprise prend prétexte de l'absence du comité de participation pour refuser aux travailleurs l'octroi des prestations fournies par cette institution dont les revenus appartiennent à ces derniers. «Alors que la loi stipule que la prérogative d'organisation des élections du comité de participation revient à la direction. Mais la DG refuse cela dans le but non avoué de rester la seule à détenir la prérogative de convoquer la réunion du conseil d'administration pour prendre des décisions unilatérales. Et c'est ainsi que cet organe se réunit depuis 1O ans sans la participation d'aucun représentant du partenaire social. Ce qui est grave !» Et ce membre du syndicat d'entreprise de dire que le DG n'en fait qu'à sa tête, en citant l'exemple du versement, chaque année, de la prime de scolarité sur le budget des œuvres sociales tout en refusant celle du mouton, en avançant le prétexte de l'absence de CP.

A la fin du document portant plateforme des revendications, le syndicat indique que «les présentes revendications concernent des points relatifs à l'entreprise pour rétablir uniquement la situation socioprofessionnelle des travailleurs telle qu'elle était il y a quelques années, et sont distincts de celles négociées dans le cadre sectoriel». Enfin, le conseil syndical de l'entreprise CAAT a précisé que ces revendications sont avancées «en vue d'améliorer la situation socioprofessionnelle des travailleurs et d'instaurer un climat d'équité et de justice afin de juguler la dégradation continue du climat social».

Hier dans l'après-midi, nous avons tenté de joindre la direction générale de la CAAT pour connaître la réaction des dirigeants. En se présentant au premier contact obtenu, la standardiste nous répondit que la ligne de la direction générale était occupée et nous invita à rappeler plus tard. Mais en revenant à plusieurs reprises, c'est la ligne du standard qui était toujours occupée.