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«Les conditions de sécurité seront renforcées par l'Algérie» : Les propos de Medelci «dénaturés», selon les AE

par El-Houari Dilmi

Les déclarations du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, à l'Agence de presse américaine «AP» agitent le landerneau politico-médiatique, national et étranger : certains y voyant même un «désaccord au sommet au sujet de la gestion de la prise d'otages d'In Amenas», qui s'est soldée par la mort de trente-huit personnes, dont 37 expatriés en Algérie.

Tout a commencé avec une dépêche de «AP» publiée samedi et selon laquelle Mourad Medelci aurait reconnu «les erreurs commises par les forces de sécurité algériennes, dans la prise d'otages du site d'In Amenas». En effet, selon cette agence, s'exprimant en marge du Forum économique mondial de Davos (Suisse), le chef de la diplomatie algérienne, même s'il n'a pas précisé la nature des erreurs commises par les forces de sécurité, aurait déclaré que des «erreurs auraient été commises dans l'attaque du site gazier de Tinguentourine».

Des propos vite recadrés par le porte-parole du MAE, Amar Belani, qui a indiqué, cité par l'agence «Aps», qu'en reprenant le ministre, «Associated Press» a «profondément dénaturé ses propos».

«Nous sommes en train d'évaluer nos erreurs. Cette évaluation penche plus vers le fait que l'opération a été plus un succès», a déclaré le ministre des AE, alors qu'il avait indiqué, la veille, que «face à une telle attitude, les mots ne permettent pas de résoudre le problème. Seule l'action le peut», a-t-il soutenu, repris par de nombreux médias nationaux et étrangers. Mourad Medelci, avait également admis que l'Algérie qui «revendique des décennies d'expérience de la violence extrémiste interne, a besoin de soutien dans sa lutte contre le terrorisme international».

Le chef de la diplomatie algérienne a également déclaré que «l'attaque d'In Amenas nécessite, probablement, que l'on réévalue, à la fois en tant qu'Algérie, pays d'accueil de ces investissements et, en même temps, en tant qu'entreprises qui interviennent sur le territoire algérien, les conditions de sécurité pour les renforcer. L'expérience d'In Amenas apportera probablement quelques ajustements à ce propos», avait-il indiqué en réponse à une question sur d'éventuelles erreurs qui auraient été commises, lors de l'opération d'In Amenas. Repris par l'agence «Aps», le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, a indiqué qu'en «reprenant le ministre, «Associated Press» a profondément dénaturé ses propos».

L'Algérie avait été très critiquée par certains pays dans la gestion de l'assaut, au cours duquel au moins 38 personnes-37 étrangers et 1 Algérien-ont trouvé la mort. Cinq autres étrangers sont toujours portés disparus. Des pays comme le Japon et la Grande-Bretagne avaient même demandé des explications au gouvernement algérien. Les Etats-Unis et la France n'ont, manifestement, pas voulu «entrer en affrontement» avec le gouvernement algérien, même si Washington a déclaré «attendre toujours des informations» de la part d'Alger.

Mais selon l'avis de nombreux experts, en matière de lutte anti-terroriste et de sécurité, l'intervention de l'armée algérienne, à Tiguentourine, a permis d'éviter le pire.