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Le coût de la vie de plus en plus cher

par Yazid Alilat

Désormais, la hausse des prix des produits agricoles frais, en dépit des mécanismes mis en place pour en réguler le rythme, est devenue structurelle, et non plus une simple conjoncture liée à une situation économique bien particulière.

Les statistiques du mois de juillet 2012 confirment cette tendance inquiétante de la hausse incontrôlée des prix des produits agricoles frais, notamment les principaux articles qui composent traditionnellement le panier de la ménagère, comme la tomate, la pomme de terre, le poivron, l'oignon, les aubergines ou les carottes et même le navet, qui se négocient actuellement à prix d'or sur les marchés en prévision de l'Aïd El-Fitr. Les derniers chiffres rendus publics, hier mercredi, par l'Office national des statistiques (ONS) sont préoccupants: l'indice des prix à la consommation a explosé au mois de juillet dernier à 8,20%, tiré vers le haut par une progression continue des prix des produits agricoles (+18,1%). Fatalement, l'inflation a encore progressé pour se situer à 7,5% en juillet 2012 contre 7,3% en juin dernier. Une spirale synonyme de hausse quasi généralisée du coût de la vie en Algérie durant les sept premiers mois de l'année. Ce sont en fait les produits alimentaires qui ont enregistré les plus importantes hausses des prix au cours du mois de juillet dernier, coïncidant avec le mois de Ramadhan. Ils ont progressé de près de 10,7%, avec 18,1% pour les produits agricoles frais et 4,6% pour les produits alimentaires industriels, selon l'office. Durant la seconde quinzaine du mois de juillet 2012, une surchauffe a pratiquement touché tous les produits agricoles frais et fruits. Dans ce registre, les prix de la viande ovine ont progressé de 30,3%, les fruits frais de 28,7%, les légumes de 5,66%, le poulet de 16,3%, les poissons frais de 15,5% et la viande bovine à plus de 8%, selon l'ONS. Concrètement, le couffin de la ménagère a connu des hausses sensibles avec la tomate de saison à plus de 50 DA/kg, la courgette à 100 DA/kg, la pomme de terre cédée entre 30 et 45 DA/kg, parfois jusqu'à 50 DA/kg, les poivrons entre 60 et 70 DA/kg ou les carottes à plus de 65 DA/kg. Quant à la salade, qu'elle soit de la laitue ou la frisée, très demandée en pareille saison, son prix oscille entre 60 et 90 DA/kg. Pour les fruits, presque toutes les espèces à noyaux ou à pépins se négocient à plus de 100 DA/kg, hormis le melon et la pastèque, dont les prix sont affichés entre 25 à 40 DA/kg, alors que la viande ovine reste scotchée à 1.200-1300 DA/kg en moyenne. Or, tous les spécialises sont unanimes à relever qu'en pareille saison, les prix des produits agricoles frais doivent connaître une longue accalmie, sinon une baisse sensible. Effet du Ramadhan ou absence de contrôle et de mécanismes de régulation des prix ? En l'absence d'une étude sérieuse, tout pronostic serait hasardeux.

Côté produits alimentaires industriels, c'est également les hausses et les plus importantes ont concerné les sodas et jus (19,6%), les sucres (6,7%) et les huiles et graisses (4,2%), ainsi que le lait, fromage et dérivés avec 2,6%, relève l'ONS.

 Et, durant les sept premiers mois de l'année, le coût de la vie en Algérie a explosé à 9,12%. La raison en est là également, une surchauffe des prix des produits alimentaires qui s'est établie à 11,9%. Les biens manufacturés et les services ont également enregistré des variations haussières respectivement de 7,6% et de plus de 5%, durant les sept premiers mois 2012. L'ONS précise ainsi que pratiquement tous les produits alimentaires frais sont concernés par cette hausse, avec une mention spéciale pour la pomme de terre, en dépit des assurances du ministère concerné, dont les prix ont augmenté de 44,3%, la viande ovine (28,3%), les légumes (12,3%), les fruits frais (13,23%) et les oeufs (12,4%). Ne sont pas également en reste les poissons frais (8,4%), la viande bovine (7,4%) et le poulet avec 6,4% et dont les prix actuels dépassent les 375 DA/kg. Sur un mois (juin-juillet), l'indice des prix à la consommation a augmenté de 0,5% contre 1% en 2011. Et, corrigé des variations saisonnières, le coût de la vie en Algérie a enregistré en juillet dernier une hausse de 1,2% par rapport au mois de juin. Les hausses les plus notables des prix ont été enregistrées pour la viande de poulet (18,2%), les légumes frais (8,3%), et la viande ovine et bovine (4,3% et 2%), précise l'ONS. Résultat: beaucoup de produits agricoles frais, comme la tomate, la pomme de terre ou le poivron, des produits très consommés en été avec les aubergines et les poissons frais, sont partis pour ne plus descendre à moins de 30 DA/kg. C'est pratiquement le même phénomène qui a été observé pour la sardine, dont le prix ne descend plus du seuil des 200 dinars/kg. Il faut par ailleurs noter que l'indice de l'inflation à fin juillet 2012 dépasse déjà largement les prévisions de la loi de finances qui l'avait fixé à 4%.