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Selon le FMI : Plus de 205 milliards de dollars de réserves de change à la fin de l'année

par Moncef Wafi

L'Algérie possèderait 205,2 milliards de dollars de réserves officielles de change, selon le Fonds Monétaire International, en augmentation de 22,1 milliards de dollars par rapport à 2011, ce qui la place au deuxième rang après l'Arabie Saoudite, devançant par contre l'Iran. Ces évaluations du FMI sont en réalité des prévisions de clôture de l'année 2012, et pronostique un matelas de 224,1 milliards de dollars en 2013. Ce classement, rendu public dans un rapport spécial réactualisé sur les perspectives économiques de la région du MENA, comprenant 20 pays issus du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, ne prend pas en compte les fonds de souveraineté ce qui pousserait l'Algérie loin dans le tableau des médailles.

Selon l'institution de Bretton Woods, cette place de l'Algérie, elle la doit, au même titre que les autres pays de la région au niveau élevé des cours de pétrole, après les événements de Libye et, de manière générale, parce qu'ils ont échappé à l'impact du ralentissement de l'économie mondiale induit par la crise de la zone euro. Les cours du pétrole devraient se situer en moyenne aux alentours de 115 dollars le baril en 2012. Ces pays, selon toujours le FMI, sont outre l'Algérie, l'Arabie Saoudite, le Bahreïn, les Emirats Arabes Unis, l'Iran, l'Irak, le Koweït, la Libye, Oman, le Qatar, le Soudan et le Yémen, dont les perspectives de croissance sont «globalement positives», alors que la croissance du PIB, cette année, devrait se situer en moyenne à près de 5 % pour cette catégorie de pays et se répartir de façon homogène entre les pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) et les autres exportateurs de la région MENA. Le FMI a, également, classé l'Algérie au titre du pays le moins endetté de cette de cette région, indiquant que sa dette extérieure brute ne représentera que 2,4% du PIB en 2012 et 2013 (contre 2,8% en 2011) alors que la moyenne de la dette extérieure dans les pays exportateurs de pétrole de la région MENA est de 22,2% du PIB, avec le Bahreïn et le Soudan, comme mauvais élèves avec respectivement 135,2% et 77,8% du PIB.

Concernant la dette publique de l'Algérie, elle devra baisser à 8,9% du PIB en 2012 et à 8,6% en 2013 (contre 9,9% en 2011). Quant au volet du commerce extérieur, le FMI table sur des exportations algériennes, essentiellement liées aux hydrocarbures, de 81 milliards de dollars en 2012 et de 78 milliards de dollars en 2013 (contre 76,8 milliards de dollars en 2011), tandis que les importations, toujours en hausse, devraient se chiffrer à 57,4 milliards de dollars en 2012 et à 58,1 milliards de dollars en 2013 (contre 56,6 milliards de dollars en 2011). La croissance du PIB non pétrolier devrait s'inscrire en hausse en Algérie et dans la majorité de ces pays pétroliers, avance encore le FMI, en s'accélérant, en moyenne, à près de 4,5 % en 2012, en grande partie en raison de l'intensification de l'activité du BTP, alimentée par l'augmentation des dépenses publiques. De ce fait, le PIB non pétrolier, qui comporte une plus forte intensité de main-d'oeuvre que le PIB pétrolier, représentera environ 75% de la croissance globale du PIB d'ici 2013. Pourtant, le FMI met un bémol à cette embellie malgré la modération des dépenses publiques et la croissance du PIB non pétrolier qui devront réduire la plupart des déficits budgétaires hors pétrole. L'institution présidée par la française Lagarde, craint la viabilité des finances publiques de ces pays, en raison notamment de l'augmentation des salaires de la fonction publique. Evoquant les impacts de la crise qui frappe l'Europe, le FMI affirme qu'elle aurait une incidence mesurée, entrainant une diminution modérée des volumes d'exportation des pays producteurs de pétrole de la région MENA. Les tensions liées à l'Iran pourraient pousser les cours à la hausse, ce qui aurait un effet positif sur les autres exportateurs de pétrole de la région, l'offre pétrolière de l'Irak, de la Libye et du Yémen demeurant incertaine alors que les projections de production hors OPEP pourraient ne pas se réaliser.