Des milliers de véhicules se sont retrouvés pris en otages sur les différents axes routiers de l'est de la capitale. Le bouchon qui s'étendait de Dar El Beïda jusqu'à la localité de Si Mustapha, la RN5 sur quatre voies, a été bloqué dès 15h. La RN12 Thenia/Tizi Ouzou allait à son tour connaître la même situation quelques minutes plus tard et se fut le début d'un cauchemar qui n'allait prendre fin qu'aux environs de 22h30. Les étudiantes des localités de Naciria, Dellys, Bordj Menaïel, n'ont rallié leurs domiciles que très tard.

 Cette situation a inquiété les parents ne sachant que faire. Il était quasi impossible de faire 100 m. Comme à chaque occasion certains voyous ont profité de la situation pour s'attaquer aux automobilistes au niveau de Haouch el Mokhfi à Boudaoua. L'axe Bouira/Alger allait être bloqué dès 17h au niveau des gorges de Ammel ; la panique était visible sur les visages des pères de famille bloqués entre la montagne et le ravin de Oued Isser. Il devenait impossible de faire demi-tour, surtout que personne ne savait le pourquoi de cette situation. La peur d'un attentat dans cette partie de la wilaya se faisait grandissant et la rumeur s'amplifiait au fur et à mesure que l'attente durait. Les cars vers Constantine, Sétif et Annaba accusèrent des retards de plus de 6 heures et les voyageurs n'ont pu arriver chez eux qu'à la levée du jour de ce mardi. Parmi les personnes prises en étau, il y avait des malades qui après avoir passé une journée lassante chez un spécialiste à Alger, ont été bloqués durant des heures sous la pluie et le froid.

 Pour rappel ce chaos qu'ont vécu des centaines de milliers de citoyens qui n'aspiraient qu'à rejoindre leur chez-soi, après une journée harassante, est dû à la sortie des jeunes de la localité d'El Karia, petit bourg de 3.000 habitants au lendemain du double assassinat perpétré par un groupe terroriste. Le premier visant un ex patriote surpris au moment où il faisait sa prière, et le second 24 heures après avec la découverte, dans une fosse, du corps sans vie de T.M, 42 ans, après son enlèvement, une semaine auparavant ; la victime ayant subi les pires atrocités et fut égorgée par la suite. Par ce geste désespéré les citoyens demandent l'installation d'un poste de sécurité. La localité d'El Karia reste selon des sources sécuritaires l'un des bastions des groupes sévissant au nord-est de la wilaya ayant à leur actif plusieurs assassinats et attentats.