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Les travailleurs de «Baticic» en grève

par Salah C.

Les 120 travailleurs de l'unité d'Oran «Batitic», une entreprise publique spécialisée dans la production de charpentes métalliques, née des cendres de «Batimetal», ont débrayé hier, pour interpeller la direction générale, dont le siège est à Aïn Defla, sur les véritables raisons du limogeage de leur directeur.

Cette action, la seconde après celle organisée le 25 septembre et qui a duré plus de 5 heures, «durera le temps qu'il faudra et la reprise dépendra de la réponse de la direction générale sur cette mesure arbitraire», nous apprennent des représentants du collectif des travailleurs qui ont agi en dehors de leur représentation syndicale qui selon eux, «a pris une position contre le personnel en faveur de la direction générale ».

Pourtant, rien ne présageait à cette mise à l'écart, au vu des résultats satisfaisants obtenus depuis le mois d'avril dernier, c'est-à-dire au lendemain de l'installation du nouveau directeur qui devait assurer l'intérim. Chiffres à l'appui, les deux représentants ont précisé que la production mensuelle est passée de 30 à 220 tonnes. Ceci n'a été obtenu que grâce aux bonnes relations qu'entretenait le nouveau gestionnaire qui a su inculquer une nouvelle dynamique dans les rangs du personnel qui à son tour, a pleinement adhéré à cette démarche motivante. Du coup, les résultats financiers ne se sont pas fait attendre et afin de les encourager, le directeur a décidé d'octroyer la prime de rendement collectif (PRC) à hauteur de 36%. Cette initiative n'aurait pas été du goût de la direction générale, selon nos interlocuteurs, qui aurait fixé cette prime à 28%. L'enthousiasme du personnel a été tel que plusieurs d'entre eux ont décidé de sacrifier leur congé annuel afin d'accroître la production et rattraper le retard et ce, durant le mois d'août, en pleins canicule et jeûne, la production a atteint 314 tonnes. Enfin, nos interlocuteurs s'interrogent sur cette position de la tutelle, étant donné que le directeur général qui a visité l'unité avait exprimé sa satisfaction. Contacté à cet effet, Kamel Aïssat, le directeur en question, affirme qu'il a été victime d'une mesure arbitraire et que la véritable raison sur ce licenciement qui doit prendre effet à partir de demain, demeure le refus du staff directionnel de la confirmation du directeur dans son poste. Et de préciser qu'à son arrivée le déficit enregistré en matière de production, était estimé à 345 tonnes par rapport aux objectifs assignés. Ceci étant, le premier défi lancé était de booster la production et de se rapprocher des objectifs et les résultats atteints ont dépassé les espérances. Par conséquent et afin de motiver davantage le personnel, il a été décidé d'améliorer les primes de rendement, primes qui n'ont pas été versées depuis plusieurs années au vu des résultats négatifs. Pour M. Aïssat, la valeur de 214 tonnes équivaut à 2,7 milliards de DA, alors « que pourrait représenter la différence de 144.000 DA, soit 1.600 DA par agent ? », devait s'interroger le responsable déchu.