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Alphabétisation: Les salaires et les locaux posent encore problème

par A. E. A.

«1.500 personnes ont été ?libérées' l'année dernière de l'analphabétisme par l'association Iqra qui se prépare à faire mieux encore à l'avenir et ce, malgré un recul dans les inscriptions au niveau des centres d'alphabétisation ainsi que des entraves rencontrées auprès de certains directeurs d'écoles du primaire, qui ne peuvent pas ou ne veulent pas nous céder des salles de classes.» C'est qu'a déclaré le président du bureau de l'association Iqra de la wilaya de Constantine, M. Bouhdjar, lors de la journée d'études organisée jeudi à l'occasion de la journée mondiale de la lutte contre l'analphabétisme. La journée d'études en question a porté sur une évaluation de l'application à l'échelle locale de la stratégie d'alphabétisation adoptée en 2007 par le gouvernement. La réunion a permis ainsi de mettre en évidence plusieurs difficultés que rencontrent les centres d'enseignement des adultes dans la wilaya.

Dans ce cadre, notre interlocuteur fait mention de deux gros problèmes essentiels, dont en premier viennent les salaires des enseignants qui ne sont pas perçus de façon régulière. Pire encore, car en vérité ils ne sont perçus qu'à la fin de l'année scolaire ou à la reprise des classes de la nouvelle année, a-t-il dit. Ce qui n'a pas manqué de décourager plus d'un enseignant, qui ont fini par quitter le secteur. «D'où, affirmait-il, l'existence actuellement d'un sous-encadrement, qui n'arrange pas l'application du programme d'alphabétisation». «L'autre écueil que nous rencontrons dans l'enseignement des adultes, dira Bouhdjar, concerne un déficit en matière de locaux où dispenser lesdits enseignements». Et d'expliquer que selon les décisions de la direction de l'éducation, toutes les écoles de la wilaya doivent mettre à disposition une salle de leur établissement pour l'alphabétisation des adultes. Plus facile à dire qu'à faire, pareille mesure rencontre d'énormes difficultés sur le terrain et rares sont les directeurs d'écoles qui s'y plient dans la pratique. Et c'est le volume horaire du programme d'alphabétisation qui s'en trouve touché.

En effet, le programme exige 02 ans d'enseignement avec un volume horaire de 26 heures par semaine, alors que dans certaines communes les enseignements se suffisent de la moitié de ce temps et parfois même moins. «A telle enseigne que face à cette situation, nous avons été amenés et ce, en accord avec le bureau national d'Iqra, à signer des conventions avec la direction des affaires religieuses pour permettre à nos enseignants de dispenser leurs cours dans les mosquées et les écoles coraniques disponibles». «Cependant, il faut bien le dire, avouera M. Bouhdjar, la question du volume horaire ne se trouve pas pour autant réglée, et toujours en accord avec le bureau national d'Iqra, nous avons proposé de rallonger d'une autre année le programme de 02 ans destiné à apprendre à lire, à écrire et à compter à la population analphabète adulte dans les zones souffrant d'un important déficit de locaux». En matière de déficit, notre interlocuteur relève qu'il ne concerne pas seulement les locaux mais aussi l'encadrement, et à ce titre il exhortera l'ANEM comme la DAS à renforcer les rangs de ses enseignants dans ce domaine par de jeunes éléments recrutés. «Nous en avons besoin, surtout que nous comptons ouvrir des ateliers d'informatique au niveau du centre d'alphabétisation de Aouati Mostefa, dès cette rentrée scolaire 2011-2012, pour valoriser encore l'enseignement des adultes en cette discipline», conclura-t-il.