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3,4 milliards dans le fonds de la zakat

par A. Mallem

Jeudi, jour de l'Achoura, était l'occasion propice pour parler de questions religieuses, particulièrement celles qui peuvent avoir un impact socio-économique.

Dans ce cadre, la destination et la gestion des fonds de la zakat, l'utilisation de cette manne financière en constante augmentation, a été le thème proposé à la discussion dans le cadre de l'émission hebdomadaire «Préoccupations» de la radio régionale de Constantine diffusée jeudi matin.

Le directeur des Affaires religieuses, deux de ses adjoints et deux imams ont été invités sur le plateau pour donner des explications et répondre aux questions des auditeurs. Ceux qui sont intervenus par téléphone ont surtout avoué ignorer totalement le précepte de la zakat, son fondement religieux et sa destination. Aussi, les intervenants leur ont fourni des réponses en expliquant ce qu'est la zakat, par quoi est constituée cette aumône et à qui elle est destinée selon les préceptes du Coran. Le directeur des Affaires religieuses et ceux qui l'accompagnaient ont expliqué le troisième pilier de l'islam, composé de trois aumônes: celle financière, celle relative aux récoltes agricoles et l'aumône de la rupture du jeune (zakat El-Fitr). Les fonctionnaires de la direction des Affaires religieuses ont pris à leur tour le micro pour parler de la question de l'utilisation «légale» du (point de vue religieux) des fonds de la zakat et à partir de là, la discussion s'est portée sur son utilisation pour des investissements économiques dans le cadre de l'aide aux jeunes chômeurs. Notant que, depuis l'adoption du projet en 2003, la masse financière provenant de ce fonds est en constante augmentation au niveau de la wilaya puisqu'il est passé de 300 millions à 3,4 milliards de centimes recueillis cette année, le directeur a donné un bilan concernant la distribution des fonds de la zakat pour cette année. Selon les chiffres qu'il a présentés, plus de 16.279 personnes et 43.446 familles nécessiteuses ont ou vont bénéficier de ce dispositif de solidarité. Dans le cadre du «Crédit Ihcène», aide financière remboursable sans intérêts, il donna le chiffre de 477 bénéficiaires et annonça que 43 autres vont en bénéficier dans les prochains jours. Aussi, il signale que le ministère de tutelle a mis sur pied le fonds national de la zakat, pour gérer à bon escient cet argent au profit des déshérités et le distribuer équitablement aux seuls ayants droit cités dans le livre sacré. Donnant la composition et le fonctionnement de ce nouvel organisme, il dira que celui-ci, bien que placé sous la tutelle du ministère des Affaires religieuses, sera géré par la société civile et contrôlé par l'Etat puisqu'un commissaire aux comptes fait partie de la structure de gestion. Il a estimé que ce dispositif de solidarité pourrait être d'un grand secours aux couches précaires et défavorisées. A une question relative à l'aide aux jeunes chômeurs, il répondra par l'affirmative en disant que le fonds participe, aux côtés des autres dispositifs comme l'Ansej, l'Angem, etc., à la réduction du chômage en accordant des crédits aux jeunes porteurs de projets. Il illustrera ses propos par le chiffre cité plus haut de 477 bénéficiaires du crédit «Ihcène» cette année. Il précise toutefois que l'orientation définie par son département consiste à n'accorder cette aide qu'aux projets utiles et parfaitement viables en privilégiant ceux portant sur les domaines de l'artisanat et citera dans ce cadre la trentaine de projets qui ont vu le jour dans certaines communes de la wilaya, dans les domaines de la maintenance, la ferronnerie et surtout l'élevage dans des communes rurales comme Béni Hamidène et Zighoud-Youcef.