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Harraga à l'écran

par El Kébir A.

La fondation Friedrich Ebert s'est invitée à Oran samedi dernier pour la projection de deux courts-métrages. Cette activité, qui entre dans le cadre du projet «Espace mémoire et identité», a été organisée en collaboration avec le CCF, l'association Cinéma et Mémoire, l'AFEPEC et Smile. Et a été animée par Amina Izarouken et Amrani Abdelmadjid.

C'est dans la petite salle du CCF que la projection a eu lieu. Le public a eu droit à un court-métrage signé Lyès Salem, le réalisateur de «Mascarades». D'une durée de trente minutes, cette fiction, intitulée «Cousine», traite de la confrontation d'une famille algéroise avec la nouvelle mouvance intégriste et le changement de mentalité qui s'opère, de jour en jour, dans certains milieux de la société. Un film qui incarne la société algérienne, celle où l'on voit des gens désireux de vivre leur vie comme bon leur semble, sans devoir s'en cacher, mais qui sont hélas confrontés à des compatriotes, parfois même provenant de leur famille.

Ce film, qui a adopté le ton grave, n'est néanmoins pas dépourvu d'une certaine touche d'espoir: celle des femmes qui réfutent la soumission et qui, au lieu de se résigner, bravent l'interdit pour descendre dans les rues revendiquer leurs droits.

Le second court-métrage, «Harguine-Harguine», est quant à lui un documentaire signé Meriem Bouakaz. Il traite du délicat sujet des harraga. Des jeunes ne rêvent que d'une chose: prendre une barque de fortune et aller de l'autre côté de la mer. Un documentaire bouleversant pour comprendre le phénomène. Après les deux courts-métrages, un long débat s'en est suivi entre les animateurs et le public, venu nombreux pour l'occasion.