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Première université d'été de la communauté nationale à l'étranger : L'appel à l'émigration

par M. Aziza

Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a annoncé hier, lors de l'ouverture des travaux de la première université d'été de la communauté nationale à l'étranger, à la résidence El-Mithak, la finalisation de l'assurance obsèques au profit des ressortissants algériens qui décèdent à l'étranger.

 Le ministre a souligné devant les participants, notamment des ressortissants algériens établis à l'étranger, que la société nationale d'assurances S.A.A. et la groupe Macif Assurance vont lancer ce produit dans quelques jours. De son côté, le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté algérienne à l'étranger, Djamel Ould Abbas, a tenu, après l'intervention des participants qui ont demandé plus d'information sur le sujet, que cette assurance concerne tous les ressortissants algériens. Il a précisé que la personne intéressée doit verser 25 euros par an. Et en cas de décès, elle sera prise en charge jusqu'à son enterrement au pays.

 Le ministre des Finances a annoncé également que des succursales de banques nationales seront ouvertes, notamment dans les pays à forte communauté algérienne. Ce qui permettra aux émigrés d'avoir des interlocuteurs algériens, notamment pour des opérations de transfert de leur argent vers le pays.

 Enfin, les ministres qui se sont exprimés devant l'assistance, à savoir le ministre de l'Environnement et du Tourisme, des Postes et des Technologies de l'information et de la Communication, ont tous appelé à la contribution individuelle et collective de la communauté nationale établie à l'étranger pour le développement économique de l'Algérie. Chacun des ministres a présenté la situation de son secteur et les opportunités qui seront offertes aux investisseurs, en rappelant les mesures incitatives prises tout au long de ces dernières années.

 Chérif Rahmani, ministre de l'Environnement et du Tourisme, a affirmé que plusieurs projets en matière de gestion de déchets, de développement d'infrastructures hôtelières et de tourisme attendent acquéreurs. Et pour convaincre, il a rappelé que pas plus tard qu'avant-hier, une série de mesures a été décidée par le gouvernement au profit des investisseurs dans le domaine du tourisme. Sans entrer dans les détails, le ministre a parlé de la décision de faire baisser les charges d'exploitation des sites touristiques, des aides pour la mise à niveau des infrastructures hôtelières et la baisse des charges sur le foncier et les biens immobiliers. « Des mesures incitatives à l'investissement », a-t-il dit.

 Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, s'est voulu rassurant notamment par rapport à la crise financière qui secoue le monde. Il a affirmé que la crise, bien que frappant également l'Algérie à travers la chute des prix du pétrole, ne va pas perturber les programmes de développement pour les deux années à venir. Il a également souligné que la gestion macroéconomique prudente a permis de dégager 4.200 milliards de dinars, en dépôt actuellement au Fonds de régulation des recettes.

 De leur côté, les participants, notamment des Algériens établis à l'étranger, se sont dits très favorables pour nouer des partenariats, des échanges ainsi que d'investir en Algérie. Mais ils ont souligné la nécessité de quelque chose de concret qui ressort avec des projets sur le terrain, loin des discours sans lendemain. L'Algérien Benzahra Ahmed Djelloul, résidant en France, a affirmé qu'il est venu avec un dossier de projet pour la production d'équipements solaires qui pourront être des produits 100% algériens. Maallam Ghania est venue elle aussi de France pour parler de son expérience d'insertion sociale et de lutte contre la pauvreté et le chômage. « Je suis là pour offrir mes services, pour l'échange d'expérience, et je suis prête à collaborer », a-t-elle affirmé. « Mais je dois avoir l'appui des institutions algériennes pour y arriver », a-t-elle ajouté. Un psychanalyste algérien exerçant en France, en l'occurrence Djamel Didoune, a proposé l'idée de former des jeunes médecins algériens, que ce soit en France ou en Algérie, « en attendant du concret », a-t-il dit.

 Enfin, dans son message lu par le SG de la présidence, le président de la République a indiqué que l'Algérie mise sur l'ensemble de ses enfants, à savoir à l'intérieur et à l'étranger, notamment sur ceux qui se distinguent par le savoir et la technologie moderne. Le Président a rappelé que l'Algérie oeuvre sans relâche à mettre fin à la fuite des cerveaux, des compétences et des créateurs algériens. Pour le chef de l'Etat, « le capital réel dont dispose un peuple est constitué par les cerveaux de ses enfants et de ses créateurs ».