
Avec l'arrivée de la carte Chifa pour les assurés, un problème vient de
surgir pour les gérants d'officines. Les pharmaciens parlent, en effet, de non
disponibilité de lecteur carte Chifa sur le marché pour renouveler ce matériel
en cas de panne ou de vol. Résultat, aucune opération de vente ne sera
possible, dans ce cas, pour les clients et les malades chroniques qui ne
peuvent supporter de retard dans la livraison de leurs médicaments, sont les
premiers à en pâtir. De même, le pharmacien sera donc pénalisé dans son
activité. Selon certains pharmaciens, c'est suite aux cas de vols de ce
matériel enregistrés ces derniers mois que la corporation a pris conscience de
la gravité de la situation. Une gérante d'officine explique qu'au cours d'un
cambriolage de sa pharmacie, c'est tout le matériel informatique qui a été volé
et le lecteur carte Chifa avec. «Pour avoir un autre lecteur auprès de la CNAS,
c'est impossible et pour le trouver sur le marché, c'est encore plus compliqué.
Ce matériel n'est pas disponible. J'ai pu finalement me débrouiller un lecteur
en payant la somme de 22.000 DA. Il s'agit d'un produit chinois que je n'ai pas
pu utiliser longtemps car de mauvaise qualité». Cette pharmacienne se dit
actuellement pénalisée car ne pouvant plus satisfaire les demandes des clients
détenteurs de cartes Chifa. Pour le représentant du syndicat des pharmaciens
d'officines d'Oran (SNAPO), le problème commence à peser réellement sur
l'activité du pharmacien. «La non disponibilité de lecteur sur le marché
constitue pour la corporation un réel handicap», indique notre interlocuteur.
Plus précis, ce dernier souligne que «le matériel était livré aux pharmaciens
par la CNAS gratuitement mais actuellement il a été demandé aux gérants
d'officines d'acheter ce matériel. Or sur le marché, le lecteur n'est pas
disponible. Il peut être acheté au marché noir à quatre fois son prix. En
théorie, il coûte 7.300 DA, mais il est cédé à plus de 20.000 DA au marché
parallèle». Selon le représentant du syndicat, le problème a été exposé à la
direction de la CNAS «mais aucune suite n'a été donnée à notre doléance».