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Prélèvements d'organes sur les cadavres: Un tabou qui a la peau dure

par Rahmani Aziz

«Alors que le ministre de la Santé et de la population parle avec conviction de l'utilité vitale de la greffe d'organes prélevés à partir de cadavres, rien n'est encore fait sur ce plan en Algérie. Grâce à cette méthode, plus de 4.000 greffes ont été jusque-là réalisées en Arabie Saoudite qui est aussi un pays musulman». Ce constat est établi avec une certaine amertume par le professeur Dahdouh, chef du service d'urologie et de transplantation au niveau de l'EHS Daksi de Constantine. Ce dernier précise que ces interventions religieusement qualifiées de «Sadaqa Djaria», c'est-à-dire de charité pérenne, ont été déclarées légales par le ministère des Affaires religieuses.

Toujours selon notre interlocuteur, «la décision finale ne relève pas uniquement des deux ministères concernés (Santé et Affaires religieuses) mais d'autres partenaires, entre autres, le ministère de la Justice, la Protection civile, la Gendarmerie nationale qui ont leur mot à dire sur ce chapitre.

Une chose est sûre aux yeux du professeur Dahdouh : ces greffes d'organes prélevés sur des cadavres seront à ne pas en douter d'un apport inestimable pour notre pays qui pourrait épargner la vie à une bonne partie des 13.000 dialysés que compte l'Algérie et aux 5.500 patients de l'Est algérien pris en charge ou suivis par l'hôpital de Daksi, et dont plusieurs dizaines ont un besoin urgent de greffe.

En attendant le feu vert des prélèvements de reins à partir de cadavres, Daksi poursuit son cycle d'interventions à raison d'une douzaine d'opérations par mois. Trouver les «couples» compatibles n'est pas facile, précise le professeur Dahdouh qui souligne que pour raison de compatibilité, seuls le père, la mère, le frère et la soeur peuvent donner un rein.

Le patron de l'EHS de Daksi souligne enfin que « nous maîtrisons toutes les techniques modernes de transplantations et nous sommes disposés à faire le maximum pour nos malades. Mais, faute de reins disponibles par dons, les blocs de chirurgie et les malades attendent.