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L'OPEP maintient sa production: Le baril de pétrole à plus de 65 dollars

par Mahrez Ilias

Les cours du brut ont repris des couleurs en fin de semaine sur les marchés pétroliers, dopés par une série d'indicateurs, notamment une baisse des stocks aux Etats-Unis.

La tendance du marché pétrolier, 24 heures après la réunion ministérielle de l'OPEP jeudi à Vienne qui a maintenu son quota de production inchangé (28,84 MBJ), est assez ouverte et favorable à une remontée encore plus franche des prix. La hausse à plus de 65 dollars/baril enregistrée jeudi sur le marché de New-York, même induite par des informations de baisse des stocks d'essence aux Etats-Unis, est un facteur qui plaide pour la stabilité des cours au-delà du seuil des 60 dollars, un niveau jamais atteint depuis six mois. Déjà, à la veille de la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, le baril avait franchi les 63 dollars, son plus haut depuis six mois, après les déclarations du roi Abdallah d'Arabie Saoudite selon lequel l'économie mondiale était assez solide pour faire face à un baril autour de 75-80 dollars. Sur la base de déclarations de pays membres de l'OPEP, notamment Ryadh, poids lourd de l'OPEP, que les cours vont continuer à augmenter, les marchés ont été en quelque sorte rassurés sur la volonté des pays producteurs de favoriser la reprise de l'économie. «L'augmentation des prix est un facteur d'optimisme qui montre que les choses vont s'améliorer», avait déclaré le ministre du Pétrole saoudien Ali Al-Nouami, à Vienne, et a précisé que «nous voyons des signes de reprise», avant de souligner que l'OPEP n'aurait pas besoin de changer sa politique de production, l'organisation s'est déjà engagée à réduire la production de 4,2 millions de barils par jour pour tenter de soutenir les prix, mis à mal par la crise mondiale. Effet immédiat: les prix du pétrole ont clôturé jeudi au new-yorkais Nymex à plus de 65 dollars, après l'annonce d'une nette diminution des stocks aux Etats-Unis. Les indicateurs économiques du jour à Washington sur les inscriptions au chômage et les commandes de biens durables, ainsi que la décision de l'OPEP de laisser inchangés ses quotas de production, conjugués aux anticipations d'amélioration de la demande, soutenaient déjà les cours avant les chiffres hebdomadaires des stocks. Les réserves de brut ont reculé de 5,4 millions de barils la semaine dernière alors qu'économistes et analystes attendaient en moyenne un repli de 700.000 barils. A la clôture du Nymex, le contrat juillet sur le brut léger gagnait 2,57% à 65,08 dollars le baril. A Londres en fin de journée, le Brent, brut de la mer du Nord, prenait 2,77% à 64,23 dollars.

A Vienne, la conférence ministérielle de l'OPEP s'est terminée comme prévu: pas de changement de quotas de production, mais un communiqué vigoureux qui a rassuré les marchés. Cette décision renseigne sur le fait que l'OPEP a voulu réunir toutes les conditions pour favoriser davantage un redressement des cours du brut, indique le communiqué de l'organisation. «Il existe encore un surplus de pétrole par rapport à la demande, et la décision de maintenir la production était la plus juste», a souligné le président de l'OPEP, José-Maria Bothelo de Vasconcelos, lors de sa conférence de presse. «Nous avons passé en revue l'évolution du marché depuis le début de l'année 2009 ainsi que les projections de la demande, avant de décider du maintien de la production», a-t-il ajouté. «Le marché réagit doucement et cela est favorable à l'organisation, car une hausse subite risque de dérégler le marché et les investissements risquent d'être retardés», a-t-il affirmé soulignant que l'OPEP veut que la situation évolue normalement, avant de préciser que «la demande de brut commence à augmenter et qu'il y a de fortes chances pour que cela continue. En tout cas, les indicateurs sont au vert».

Et, pour une fois que l'OPEP décide de ne pas toucher à sa production, ni d'annoncer des baisses drastiques, les marchés ont favorablement répondu, certes encouragés par de mauvais chiffres des stocks d'essence aux Etats-Unis. Les marchés ont montré qu'ils peuvent suivre les décisions de l'OPEP, sinon de soutenir sa démarche tendant à stabiliser le marché pétrolier, tout en maintenant à la hausse le niveau de prix.