Les états-majors des partis commentent les résultats,
cherchant à justifier les échecs, applaudissant l'abstention, qualifiée de
«maturité politique», alors que la presse s'échine à analyser la reconduction
d'un Premier ministre qui n'a pas attendu la validation des scores par le
Conseil constitutionnel pour faire du porte-à-porte en vue de former son
gouvernement. Des ministres sont annoncés, des retours soulignés et des
arrivées attendues pour finalement une cuisine politique avec des ingrédients
partisans pour former un gouvernement de coalition nationale. Pourtant, tout
cela reste une pure spéculation en l'absence d'éléments d'informations
crédibles ou du moins sourcés pouvant soutenir ou
démentir telle ou telle autre rumeur. Pourtant, ce qui est certain dans la
logique des partis algériens est cette propension à tout oublier lorsqu'un
poste de ministre est offert en guise de monnaie d'échange. Le cas des
islamistes du MSP est le plus édifiant où l'opportunisme n'est plus un secret.
Ce qui inquiète le plus, c'est cette facilité à faire partie d'un staff
gouvernemental pour faire de la figuration et surtout ces bruits qui insistent
sur le retour d'hommes qui ont démontré une incompétence chronique à gérer les
différents départements qu'ils ont présidés. Si on croit les différentes
déclarations des déçus des législatives et on prend en compte le taux de
participation, l'Algérie se retrouvera avec une Assemblée sans réelle
consistance, perdant de sa légitimité, si d'aventure elle en a eu ces vingt
dernières années. Le 4 mai, mais bien avant, les Algériens ont répudié le système
politique, renié les partis, fussent-ils du pouvoir ou de l'opposition, et même
la menace de l'islamisme politique a été balayée. Que reste-t-il encore à part
les illusions partisanes qui s'accrochent encore aux quotas distribués ? Ceux
qui pensent que ces élections peuvent servir de leçon aux sigles politiques se
trompent lourdement puisque la mémoire électorale se suffit aux intérêts
personnels du moment et repose directement sur des desseins politiciens
esquissés par le système en place. Les élections sont ce qu'elles sont en
Algérie et les partis restent cruellement des coquilles vides où l'ego et les
alliances dangereuses, loin de celles rendues publiques, font et défont les
idéologies.