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Bouira: 3 ans de prison pour homicide

par Farid Haddouche

La cour de Bouira vient de juger l'accusé A. H., âgé de 22 ans, à 3 années d'emprisonnement ferme. Ce dernier est poursuivi dans une affaire d'homicide volontaire et de destruction de bien d'autrui qu'il a commis sur la victime L. M. H., âgée de 22 ans. Durant son premier procès qui s'est déroulé le mois de décembre dernier, le représentant du ministère public avait requis une peine à perpétuité et le verdict prononcé était 10 ans de prison ferme.

Le tragique évènement s'est passé le 12 avril 2017 quand la population de la ville de Sour El Ghozlane a été secouée par l'annonce d'un crime qui venait de se passer dans l'un des quartiers. Abdelkader H. venait de mettre fin aux jours de Laïd Mohamed Lamine H., lui assénant un coup de couteau au bas-ventre, lui sectionnant ainsi les vaisseaux iliaques. L'accusé, appelé à la barre, s'est défendu d'avoir prémédité le crime et qu'il n'avait nullement l'intention d'en arriver à ce tragique forfait. Dans les faits, les deux citoyens se connaissaient depuis de longue date, et une hostilité s'était installée entre eux à cause d'anciennes embrouilles qui ne se sont jamais estompées apparemment. Puisque le jour fatidique, la victime, qui était un gendarme dans la wilaya d'El Oued, était venue rendre visite à sa famille qui vivait toujours dans la ville de Sour El Ghozlane. Une fois arrivée, la victime fera un tour en ville pour accomplir un besoin, et là, elle croisa son adversaire de toujours. Les anciennes rancœurs s'éveillèrent subitement et brutalement, puisque les deux protagonistes en arrivèrent vite aux mains, provoquant ainsi une rixe qui se termina par mort d'homme. Le défenseur de l'accusé a remarquablement accompli sa plaidoirie en plaidant la légitime défense pour son client, en tentant de placer le délit dans la forme d'un homicide volontaire ayant entraîné la mort sans avoir l'intention de la donner. Car, il fera savoir aux magistrats et aux jurés que la victime était de constitution physique tellement forte que son mandant, qui était fétiche, était dans la contrainte de recourir à l'arme blanche pour se défendre, et que son client est si jeune pour être condamné de manière irrémédiable.

En définitive, l'accusé a écopé de 3 ans de prison. Il faut préciser par ailleurs qu'avec les dispositions concernant les nouvelles modifications apportées dans les procédures du code pénal amendées par le Conseil constitutionnel, le prévenu a le droit de recourir à la cour criminelle d'appel après son passage devant la cour criminelle de première instance. Contrairement à l'ancienne procédure qui stipule que le recours se fait uniquement devant la Cour suprême. Ainsi, une autre chance est donnée au prévenu pour être jugé une deuxième fois, d'une part, et une forme de diligence dans le traitement des affaires est observée, d'autre part.