Dans la
nature qui nous entoure, il y a un mélange de couleurs qui donne de l'éclat à
la vie. De belles tonalités végétales et minérales qui rayonnent dans notre
quotidien et qui ont une signification dans la vie des humains. Il y a les
couleurs de la vivacité et de la liberté, les couleurs sombres et mélancoliques
du chagrin, les couleurs de la joie, du bonheur et du bien-être. Et parmi toute
cette myriade de couleurs, il y a le teint blanc. Un coloris qui signifie dans
notre langage, la pureté et la propreté. Une couleur dominante qui a fait son
histoire, au fil du temps. On se rappelle, il était une fois une race dite
blanche qui se prétendait suprême sur les autres couleurs de la planète. Le
blanc s'est toujours prévalu de posséder la supériorité face aux autres
coloris. Dans notre hygiène de vie les gens aiment se faire blanchir les dents
pour les montrer quand ils rient jusqu'aux oreilles. Tandis que d'autres
veulent maquiller la couleur blanche de leurs cheveux pour cacher leur âge. En
réalité tout n'est pas blanc, comme on le pense dans cette vie très colorée.
Les uns veulent un blanc-seing et une carte blanche pour avoir les coudées
franches. Y'en a d'autres qui sont pleins d'ennuis et qui crient, sur tous les
toits, qu'ils sont blancs comme neige. Y en a ceux qui sont roulés comme des
caves dans la farine blanche, depuis des lustres et qui applaudissent. Dans nos
rues, la couleur vestimentaire blanche est omniprésente, est nous rappelle la
couleur blanche du réfrigérateur qui se balade de trottoir en trottoir. On
vague dans un quotidien couleur blanc sale, et où les cols blancs font du
blanchissage et du blanchiment, en tous genres, en attendant de blanchir aussi
leurs os. Le vrai nettoyage de la lessive sale, n'est pas pour demain. Les
blancs-becs qui ont pris notre destinée en otage, gardent encore le lait de
leur maman dans la bouche et sont toujours bercés par les histoires fabuleuses
de Blanche-Neige. Alger n'est plus blanche comme il était une fois sur les
cartes postales. Sa blancheur s'est ternie avec le sale temps qui l'a
assombrie. A force d'y penser les Algérois se font du chagrin et passent des
nuits blanches en attendant d'autres couleurs plus vivaces. Pour les fortunés
qui aiment changer d'air et de couleurs, il y a l'aéroport de Maison Blanche
pour un vol vers un bol d'air. C'est le temps de l'insécurité et des armes
blanches dans les stades, les écoles et les marchés pour essuyer les affronts.
Les
manifestants chauffés à blanc font, toujours chou-blanc, quand ils demandent
l'autorisation de marcher. Il paraît que la presse met du noir sur du blanc et
jette de l'huile sur du feu, soutient le clan de l'oligarchie. Pour le bien du
pays, les gouvernants et le peuple refusent de se regarder dans le blanc des
yeux et n'arrêtent pas de se quereller. L'histoire héroïque du peuple algérien
est négligée. Elle attend, toujours, d'être écrite sur les pages d'un cahier
blanc. Les sessions et les épreuves de passages scolaires chez nous, c'est
kifkif comme un examen blanc qui ne sert à rien. Les murs blancs sont délabrés
et leurs couleurs ont viré à une piètre couleur. Le temps des belles saisons
aux couleurs chatoyantes se fait désirer.