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L'Algérie entre rêve et réalité

par Boutaraa Farid

Notre pays vit un malaise financier et c'est à nous de trouver des solutions pour le rendre à l'aise et non pas en lançant des polémiques et des critiques en direction des responsables. En effet, l'Algérie vit des moments pénibles et c'est à nous de doubler de vigilance et de travail pour redresser la situation. L'impossible n'existe rien que dans l'esprit du faible. Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir comme le disait souvent la grande spécialiste en médecine interne: Madame AZZAZ de Miliana. Cette aimable femme qui ressemble à un ange, aide ses malades en redessinant des sourires dur les faces les plus pales.

Un médicament pour les uns et un régime de vie pour les autres et les revoilà prêts à lutter contre les maux les plus durs. Il est vrai, notre pays est malade et les diagnostics annoncent un mal qui dure dans le temps. Les prix des hydrocarbures sont en chute libre et nos réserves ne vont pas tenir longtemps. Certes, nos terres demeurent riches, mais les marchés mondiaux sont saturés.

Les États arabes d'Asie comme l'Arabie Saoudite, le Koweït et Dubaï ont de quoi compenser les pertes, alors que notre pays n'a pas prévu une chute aussi brusque et qui perdure selon l'avis des experts. Notre situation est dramatique et nous pousse à revoir nos anciennes erreurs. La première était celle du choix du socialisme comme régime de gouvernance. Une erreur fatale du moment que le défunt Boumediene ne tolérait pas à l'époque les idées qui s'opposaient aux siennes. Il nourrissait une haine farouche contre les pays de l'occident et à leur tête les USA. Boumediene était pour un État de droit, où les citoyens étaient tous égaux. Il était pour l'amélioration des vies des fellahs, mais il avait tort sur toute la ligne. Dieu le Maitre des deux mondes avait crée le pauvre et le riche. Depuis la nuit des temps, les rois avaient des sujets qui faisaient les tâches ardues et ménagères. Notre héros avait l'idée de défier les règles de la nature. Les milles villages agricoles avaient paralysé le secteur de l'agriculture du moment que les terres étaient confisquées de force à leurs propriétaires et les fellahs étaient redevenus des fonctionnaires. Les fermes fermaient à 16 heures et les agriculteurs n'avaient des comptes à rendre à personne du moment qu'ils touchaient tous leur salaires à la fin du mois.

La seconde erreur était celle de l'industrie lourde. Nos engins étaient achetés par des Etats industrialisés juste pour la masse de fer qui allait donner des milliers de voitures. Nos produits n'avaient jamais la capacité de faire la concurrence avec les produits des pays étrangers. Le secteur du tourisme n'a jamais rempli les caisses des dépenses. Le citoyen algérien a développé un mal incurable. L'algérien est devenu un être fainéant et orgueilleux. Il se lève à dix heures pour travailler le minimum et il croit que la république est le bien collectif de tout le monde. Cette idée de grandeur et d'aura supérieure s'est développé davantage avec les émeutes du printemps arabe. Des sommes colossales étaient jetées par les fenêtres. Il fallait acheter la paix sociale. Les jeunes avaient bénéficié de l'argent. Des projets bidons étaient lancés et les jeunes avaient vidé les caisses et les revoilà au point du départ. La troisième erreur était commise par tous les responsables qui avaient trop misé sur l'enseignement supérieur qui forme chaque année des chômeurs.

On veut faire plaisir aux parents en faisant passer tous les élèves aux paliers supérieurs. Non, beaucoup d'élèves ne savent même pas écrire leur nom et on les fait accéder aux C.EM et lycées. Ces mêmes élèves tentent le passage à l'université par des voies détournées. Tout ce manège nous mène vers la formation d'une génération qui évite le travail harassant. On veut être un fonctionnaire dans une administration et non pas un ouvrier dans une usine ou un champ de pomme de terre. On veut être gendarme ou policier et non pas plombier ou menuisier. Toutes ces anomalies dans la formation de la personnalité du jeune ont rendu la tâche ardue pour les parents et les responsables. Le jeune se voit comme une victime. Il n'a pas appris à veiller à réviser ses cours du moment qu'il passe tout son temps sur le net.

Le jeune diplômé ne sait même pas rédiger une simple demande d'emploi et il se voit comme un savant. L'Etat algérien doit revoir ce taux de passage des élèves. L'école doit éviter de faire du social. Les élèves qui ne remplissent pas les critères devraient atterrir aux centres de la formation professionnelle. L'Algérien est appelé à changer de mentalité. Le vrai homme est celui qui sue pour gagner sa croute de pain. Les parents devraient revoir leur choix. Le pays a besoin des bras de la jeunesse. Pourquoi on paye des ouvriers chinois en devise?

Pourquoi on livre les œuvres d'art à des firmes étrangères. Tout simplement, le produit local reste médiocre. Le citoyen algérien ne veut plus ôter de son esprit cette idée de «Baylek» qui veut dire «État». Le citoyen algérien confond toujours les forces de l'ordre comme ceux de la France coloniale. Il y a toujours cette haine de l'État. Les mentalités n'ont pas changé. Non, l'État c'est notre mère que nous avons la tâche de la servir chacun dans son secteur. L'État est notre pays et non pas le biens des personnes qui sont au pouvoir. C'est en chassant ce type d'idées que nous aurons la chance de faire face aux crises et aux conflits. Les jeunes devraient apprendre à lire tout d'abord l'Histoire de ce vaste et beau pays. Les jeunes devraient savoir leurs origines. Ils devraient connaitre par coeur les noms des héros qui avaient arrosé de leur sang ce sol si noble et si sacré. Les jeunes devraient connaitre les composantes qui forment cette nation qui se bat pour la liberté des pays opprimés. Les jeunes devraient savoir par coeur les noms des génies qui avaient marqué leur époque et Ibn Khaldoun à lui tout seul nous offre la chandelle pour sortir du noir. Il est vrai, tant de facteurs ont freiné notre essor, mais le moment est venu pour le grand départ. Cette crise doit nous mener à la mise en place d'une politique qui nous rapproche de plus en plus des grandes puissances.

Les États Unis d'Amérique devraient être notre allié. On a besoin de lui comme ami et partenaire. Les pays arabes du Golf ont tous réussi. Ils n'ont plus besoin de la vente du pétrole pour subvenir aux besoins de leurs citoyens. Le moment est venu pour cesser les fêtes et les projets non rentables. Tout doit répondre aux besoins. Pourquoi on importe des lingettes pour chat, alors que beaucoup de citoyens ne font plus d'achat? Nos importations devraient répondre au strict minimum et la loi devrait être cette arme qui protège les citoyens et les biens.

Notre voeu est de voir une sortie triomphante de notre pays sur cette crise que certains ont trouvé le prétexte pour semer la peur et la crainte. Nous dirons que notre État vient de mettre en place une constitution qui donnera un coup vers l'avant. Il est vrai, cette constitution ouvre la marche à d'autres mesures qui vont redonner à notre pays l'Algérie la chance de reprendre sa place de leader. Rien n'est perdu, hier, nous avons gagné notre combat sur le terrorisme et aujourd'hui nous aurons la chance de vaincre sur cette crise. Notre pain aura un goût de miel et notre eau sera plus pure que celle du ciel. Nous avons tous les ingrédients pour faire de cette terre un paradis réel et non pas artificiel et où on ne trouve ni faim, ni conflits, misère, ni maladies.

* Proviseur - Aindefla