Tout Etat ne peut dépasser des élections que ce soit municipales, législatives ou présidentielles. Leur enjeu est de taille en termes de démocratie participative.

La construction de l'Etat est une affaire de temps, de génération et de culture politique. Elle est l'implication de tous les acteurs appartenant à chaque société à sa voir leur interaction réciproque favorisant ce que l'Etat puise sa référence dont l'équilibre demeure son utilité première en terme de séparation des pouvoirs. Néanmoins, la phase idéologique pourrait prendre largement du temps à savoir l'action des acteurs politiques eux-mêmes pour dépasser ce stade alors lié à l'affirmation du soi et à la dogmatisation du sentiment personnel plutôt du projet commun et sérieux afin d'aller autour de l'idée qui consiste à maintenir un certain cap de l'évolution positive : de là le politique rejoint l'économique afin de trouver la richesse et sa distribution légale non pas par rapport à ce qu'on défend mais plutôt par rapport à ce qu'on propose; un espace qu'on tente de créer par l'ensemble des acteurs sociaux et des partenaires économiques incarnant l'intérêt public. Il s'agit là d'une affaire de compétence, de style et d'engagement. Rajeunir les structures et adapter les modes procéduraux modernes aux besoins de la société portant l'élu en tant que tel c'est mettre souvent l'Etat en parfait équilibre.

Le choix est d'ordre stratégique. De même la politique devient une conviction à part entière contrairement à ce qu'ils tentent de cultiver certains élus ou désignés. C'est ce qui engendre une retombée significative alors mauvaise sur l'ensemble du corps de l'Etat. Celui-ci se construit d'une génération à une autre, d'une politique à une autre, et d'un pays à un autre. Car il n'a jamais été un handicap majeur face à une société qui veut réellement décoller compte tenu de l'idée de l'évolution politique forgeant les acteurs politiques. C'est là que l'Etat puisse être en mesure pour s'adapter aux enjeux que ce soit local, national, régional ou international. Peut-on réduire l'écart existant entre le citoyen et l'Etat? Minimiser le centre de gravité au service de celui-ci, nécessite l'implication du droit par la communauté juridique ainsi que les politistes afin que le jeu politique devient de plus en plus adapté et adaptable aux enjeux de la société.

L'élu doit-il servir effectivement l'Etat? L'Etat a-t-il besoin de lui comme étant son élément essentiel afin de se positionner sur l'échiquier politique tant national qu'international mais lequel? Tant de questions clés d'ordre technique et institutionnel à la fois se posent à la ligne politique donnée d'un pays. Mais il semble que la micropolitique serve davantage la macropolitique, bref l'intérêt public. Celui-ci est souvent un enjeu quand les acteurs politiques n'arrivent ni à fonder ni à défendre l'ordre social au nom duquel s'exerce le rôle et la fonction de l'Etat à travers le politique. Ce dernier est partagé entre le social et l'économique afin de trouver l'équilibre et le progrès sans lesquels le politique lui manquera la vision et la perception stratégiques. Cependant, la subjectivité politique ne dépasse pas l'ensemble de la société, ce qui nourrit d'ailleurs le déséquilibre et anime le désordre, tandis que l'objectivité politique favorise par conséquent l'équilibre, la séparation des pouvoirs et la prospérité. Arriver à ce dernier stade, cela nécessite à ce que le politique puisse inventer afin de rendre la société plus équitable et compétitivité que jamais.

Toute action est politique ou toute politique est une action? Rien ne justifie que toute action en société relève du caractère anti- social alors elle est censée à la base humaine dit Marx Weber. La représentativité politique doit avoir sens et symbole de l'action politique, au-delà du stade personnel puisqu'elle touche l'intérêt commun au nom duquel on parle de lui pour véhiculer un tel message portant le discours fondé et l'action engagée au nom de l'Etat.

Parlons des fondements politiques s'occupant de l'action politique qui se définissent non seulement par la base sociale, mais par rapport à ce que l'Etat traverse comme crises et réalise comme projets. Cette dialectique autour du degré politique d'un Etat puissant et un autre Etat faible se rejoint à l'idée même de la causalité politique qui se définit non pas par rapport à la perception de la politique elle-même, mais par le résultat politique réalisé. Le produit politique reflète en effet l'action politique commune que les individus et les institutions aient tissu entre eux afin qu'ils s'en mêlent davantage loin de la rupture politique. C'est ce qu'on appelle le champ politique dont les acteurs influents : Etat, gouvernement, partis politiques et société civile? y contribuent de plus en plus davantage.

Ces institutions ne peuvent en aucun cas progresser ou être unies sans le réveil des masses que leurs élus s'attachent un rôle et une fonction en se communiquant entre elles. L'environnement politique se mesure par rapport à l'activisme politique animé par les acteurs politiques de façon à ce qu'on évite l'amalgame, l'incompétence et l'ignorance. Leur mission première se résume de manière claire dont ils sont capables d'évoluer et de valider comme base de données sur laquelle se forge le concept de la construction collective. Car on plaide souvent de ne pas avoir une théorie politique de chaque Etat ou pour tous les Etats puisque les théories de l'Etat se rejoignent au même point de référence ; une chose qui n'existe pas encore à moins que les groupes sociaux à travers leurs rapports politiques communs s'influencent, s'échangent et s'éloignent quand le danger est apparent et l'intérêt personnel est en berne.

Loin de la violence et la violence politique que la science politique ait une emprise effectivement profonde sur l'imaginaire sociopolitique en évitant le mal entendu, le retard et la déstabilisation. Là se maintient la conception de la politique notamment quand celle-ci est variée en fonction de l'histoire, de la culture, de la religion, de la psychologie, de la philosophie, de la géographie, de l'économie ou de la stratégie en constituant ensemble l'unité politique. Celle-ci se constitue par la culture et l'idéologie. Plus elles sont larges et variées, plus la vision est bonne et durable. L'Etat à travers ses agents et ses élus ne doit pas passer à chaque étape au recours de ce qui est inenvisageable.

Dès lors, l'action politique se construit par l'élu du peuple alors représentant l'Etat comme l'Etat est représenté également par les parlementaires ou par les maires. Les collectivités territoriales défendent l'intérêt public que l'Etat s'engage en leur nom sinon il l'est lui-même afin de constituer la personnalité morale. Celle-ci est une fondation et conception non pas juridique seulement, mais aussi sociopolitique et économico-stratégique de l'administration. Sachant que le droit administratif est le seul droit qui se construit mis à part les autres droits en fonction des besoins constants et illimités de la société à savoir la pensée juridiquement novatrice en son sein. L'action politique est une large construction de part et d'autre qui s'ancre autour de l'amour du métier et de l'honnêteté de la réputation pour servir ce que les masses souhaitent réaliser comme projets et estimer comme avenir au travers de l'Etat lui-même. La signification politique qu'on peut donner à toute action politique est d'ordre sociologique permettant à ne pas prendre en otage ce lien commun en allant vers l'Etat pour en parler de son nom tout en s'éloignant de lui comme s'il était un corps étranger devant une âme morte.

Il ne s'agit pas d'appartenir seulement à la référence commune loin d'élargir et varier son chantier et ses unités d'action dont la construction commune seule pourrait nous éviter de mener une vie dans le désordre. L'ordre se cultive d'une manière significative en opposition de ce qui met l'Etat en dérive par le biais de ce qui arrive à procéder autrement notamment dans les affaires communes. Car l'Etat ne peut en aucun cas vivre loin de la société comme celle-ci ne peut être aussi en désaccord avec lui-même. Tout le travail politique commence à partir de là afin d'agrandir le champ politique en favorisant ce qui fait la grandeur d'une nation et la puissance d'un Etat à la fois.

* Enseignant et essayiste