Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

LES LIMITES DE LA PROPAGANDE

par M. Saadoune

La propagande des va-t-en-guerre contre la Syrie éprouvait d'énormes difficultés à convaincre les opinions occidentales de la «nécessité» des frappes. Les recettes des spin doctors avec références grossières à «Hitler», «Munich», déjà utilisées dans de précédentes guerres impériales notamment en Irak, ne provoquent que des haussements d'épaules. Le rejet du Parlement britannique de l'entrée en guerre de la Grande-Bretagne n'était pas un accident mais l'expression d'un rejet des manipulations. Or, dans le cas de la Syrie, et jusqu'à plus ample informé, on n'est que dans des discours guerriers qui s'alimentent de rapports de «services» dont le métier est, souvent, de mentir, de fabriquer de fausses preuves pour justifier la guerre.

Il est clair qu'il s'agit de manipuler les opinions de ces pays, les Syriens, tous les Syriens, ne comptent plus dans une longue partie de massacre que des puissances extérieures ont œuvré à entretenir. On ne s'en cache même pas. Les officiels américains, face à une opinion échaudée et à un Congrès réticent, ont sorti l'arme de propagande massive, celle qui fonctionne le mieux aux Etats-Unis : il faut «punir» Damas pour donner un avertissement à l'Iran et rassurer les alliés israéliens ! Obama occupe les médias pour distiller et marteler le même message. Et dans cette propagande guerrière, le méchant ogre russe a reçu sa dose. Moscou, s'enflamment des médias embedded, a pris en «otage le Conseil de sécurité» et défend ses «intérêts» en Syrie au détriment de «l'humanisme»? Les Occidentaux et les monarques du naphte défendaient-ils l'humanité en entravant systématiquement toute approche d'une solution politique à la crise syrienne ?

Le régime de Damas et ses responsables portent une terrible responsabilité dans le déclenchement d'un processus de destruction évitable. Mais cette guerre civile est devenue très rapidement un bras de fer international où les Occidentaux ont défendu leurs «intérêts» en entravant toute approche politique. Dans aucun conflit les opposants ne choisissent leurs interlocuteurs ; en Syrie, par décision du Qatar, de l'Arabie Saoudite et des Occidentaux, on a exigé des opposants de demander le départ «préalable» de Bachar. Les opposants, tenus par leurs soutiens politiques et financiers, ont été enfermés dans une logique purement militaire alors qu'une approche politique, à défaut d'obtenircomme préalable le départ de Bachar Al-Assad, pouvait engager une dynamique de dépassement. L'opposition qui a montré au début une forte capacité de mobilisation malgré la répression pouvait engager ce combat politique. Au lieu de cela, elle a approuvé l'ouverture d'une autoroute aux djihadistes et aux manipulations des services.

MOSCOU A DES INTERETS A DEFENDRE EN SYRIE. LES OCCIDENTAUX ONT UN «INTERET» A LA DESTRUCTION DE LA SYRIE ET ILS Y CONTRIBUENT. ON COMPREND AISEMENT POURQUOI LES LEÇONS DE MORALE NE FONT PAS SOURCILLER VLADIMIR POUTINE. C'EST UN ANCIEN DU KGB ET LES «PREUVES» QUE LA CIA OU D'AUTRES SERVICES OCCIDENTAUX FOURNISSENT POUR JUSTIFIER DES FRAPPES NE L'IMPRESSIONNENT PAS NON PLUS. IL SAIT COMMENT CELA SE FABRIQUE. ET DEPUIS L'IRAK ET LES ADM «PRETES A ETRE DEPLOYEES» EN 45 MN - DIXIT LE MENTEUR TONY BLAIR - LE MONDE ENTIER A ACQUIS UNE EXPERIENCE SANGLANTE DE LA MANIERE DONT LES SERVICES OCCIDENTAUX FABRIQUENT LA VERITE. L'INCAPACITE DES «DOCTEURS DE LA GUERRE» A VENDRE LES FRAPPES CONTRE LA SYRIE AUX OPINIONS EN EST UN SIGNE. A TELLE ENSEIGNE QUE C'EST DESORMAIS MOSCOU ET POUTINE QUI OFFRENT UNE «VOIE DE SORTIE» A CES VA-T-EN-GUERRE CONTRE L'AVIS DE LEURS PEUPLES.