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De l'Histoire, ses originaux et ses copies...

par El-Guellil

Au fond des semelles depuis plusieurs lustres, fallait-il, parbleu!, attendre un exploit sportif, sorti au forceps de la matrice de la néo-génération des novembristes, pour que le pays retrouve enfin un moral gros comme ça ? Parce que copieusement dopé à la vitamine DZ, seule source d'énergie locale, le pays a repris des couleurs jusqu'à «entrer» à l'aise dans le costume étroit de ses propres contradictions. Mais au-delà du réveil bougrement beau mais surtout trop brutal du «gène» patriotique (longtemps mis en berne) de plusieurs générations d'Algériens post-indépendance, manifesté dans l'omniprésence de l'emblème national jusque dans les enceintes... des mosquées, faudrait-il se résoudre à croire que seuls les footeux pourraient réussir là où les politiques ont trop souvent échoué ?

 Parce que plus que ceux qui ont pour vocation (ou peut-être pour carrière et gros salaire), la génération des footeux a réussi à faire croire en un pays que l'on pensait honni par ses propres rejetons. L'autre leçon à marquer au fer rouge sur toutes les tablettes de nos écoles est celle de croire dur comme fer que la chance a peut-être fini par sourire à ceux-là mêmes qui croient en leurs gros rêves. L'espoir étant une «denrée» jamais périssable, pour une foultitude d'Algériens, il s'agit surtout d'un emprunt fait au bonheur, en attendant de vibrer à se rompre les artères d'ici à juin prochain. La preuve par toutes nos impérities que ni le bon sens ni la capacité à marcher droit devant ne sont l'apanage de ceux qui sont nés avant nous, cette magnifique propension de nos jeunots à carburer fort pour un pays qui ressemble peut-être pas à leurs rêves éveillés.

 L'histoire de Chalachou, ce père à l'âme novembriste et son fils petit Choux «entraîné» malgré lui dans la fange par un simple «chahut de gamin», paumé entre un passé confisqué et un avenir castré, revient au présent comme un verdict sans appel:

«Il est permis de violer l'Histoire, à condition de lui faire des enfants...». Et devinez qui sont les enfants de l'Histoire, notre Histoire à nous seuls ? N'en déplaise à ceux qui «pinaillent» trop en disant que l'Histoire, ça ressemble terriblement à une galerie de tableaux où il y a peu d'originaux et beaucoup de copies...