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En plus des bombardements: Les colons sionistes attaquent les villages palestiniens

par Mohamed Mehdi

Le bilan des victimes au 190e jour de l'agression sioniste contre Ghaza a atteint, samedi, 33.686 martyrs et 76.309 blessés, a annoncé le ministère de la Santé de l'enclave assiégée. Ces chiffres comprennent les 52 martyrs et 95 blessés victimes des 5 massacres commis au cours des précédentes 24 heures.

Samedi, l'armée sioniste a bombardé plusieurs régions à Ghaza, notamment le nord et le centre de l'enclave.

Peu après minuit, plusieurs bombardements israéliens de l'aviation et de l'artillerie avaient ciblé «les zones orientales du camp de Jabalia, au nord de la ville de Ghaza» a indiqué un correspondant d'Al Jazeera, ajoutant que des avions de l'occupation avaient visé «un immeuble résidentiel et une mosquée dans le quartier d'Al-Daraj, dans la ville de Ghaza».

Un autre immeuble résidentiel a été ciblé dans la région de Samar, au centre de la ville de Ghaza, a rapporté la même source.

Au quatrième jour consécutif, l'occupation israélienne a continué, hier, ses bombardements d'artillerie au nord du camp de Nuseirat, dans le centre de Ghaza. Ces bombardements se sont intensifiés après que les forces israéliennes aient lancé une opération militaire dans les zones centrales de l'enclave assiégée, y compris à proximité du camp de Nuseirat où sont également utilisées des bombes fumigènes sur les habitations.

Le correspondant d'Al Jazeera dans la région a rapporté, samedi, que plusieurs personnes ont été blessées lors des bombardements israéliens continus «sur le nouveau camp, au nord du camp de Nuseirat», indiquant également que l'armée d'occupation «a renouvelé ses bombardements contre une école de l'UNRWA abritant des personnes déplacées dans le même camp».

A Ghaza la situation des établissements de santé est de plus en plus catastrophique. Sur les 35 hôpitaux de l'enclave, 32 sont hors service, a déclaré, hier, Ismail Al-Thawabta, le directeur du bureau des médias du gouvernement à Ghaza, à Al Jazeera.

«Le système de santé dans le nord de la bande et dans la ville de Ghaza s'est complètement effondré. Nous vivons une véritable catastrophe humanitaire», a ajouté Al-Thawabta affirmant également que «toutes les usines de production d'oxygène» sont à l'arrêt en raison des bombardements.

«Nous appelons le monde à mettre en place immédiatement des hôpitaux de campagne, en particulier dans le nord de la bande de Ghaza», dit-il, tout en rappelant «qu'aucune aide n'est entrée dans le nord de Ghaza», en raison de la politique de famine que pratique l'armée d'occupation, alors que l'aide qui parvient au sud «ne représente que des miettes par rapport aux besoins».

Al-Thawabta a aussi appelé à l'ouverture du terminal de Rafah, situé sur le territoire égyptien, mais dont l'ouverture est empêchée par les autorités sionistes.

Silence mondial devant les attaques des colons en Cisjordanie

Déjà quasiment quotidiennes, les attaques des colons sionistes armés en Cisjordanie, sous protection de l'armée et de la police israélienne, se sont multipliées depuis la soirée mardi 9 avril, veille de l'Aïd Al-Fitr. Le jour de l'Aïd, plus de 30 colons ont attaqué le village Al-Burqa, à l'est de la ville de Ramallah, et ont ouvert le feu sur les citoyens et leurs maisons. Selon le Croissant-Rouge palestinien, cité par l'Agence Wafa, au moins 4 Palestiniens ont été blessés par balles dans l'attaque. Le soir, un Palestinien a été blessé lors d'une attaque menée par des colons au sud de Qalqilya.

Mercredi également, les forces d'occupation ont tiré des bombes lacrymogènes en direction des maisons des citoyens dans la localité de Beita, au sud de la ville de Nablous, provoquant l'incendie d'une des habitations. Le jeudi 11 avril, deuxième jour de l'Aïd, des colons ont incendié un véhicule dans le village d'Al-Mughayir, au nord-est de Ramallah, avant que les habitants ne les affrontent et les forcent à quitter le village. Vendredi, même scénario. Des colons sionistes, aidés par l'armée israélienne, s'attaquent à des villages de Cisjordanie occupée. Deux Palestiniens ont été blessés vendredi dans une attaque contre le village d'Al-Mughayyir, au nord-est de Ramallah en Cisjordanie occupée.

La Société du Croissant-Rouge palestinien a indiqué que ses équipes avaient transporté un blessé par balle réelle à la cuisse et un autre par des éclats d'obus, rapporte Wafa.

«Des dizaines de colons ont attaqué des citoyens et leurs maisons à Al-Mughayyir, au milieu de tirs des balles réelles et de bombes à gaz toxique, en particulier dans la partie nord du village, connue sous le nom de «zone d'Al-Naqar»», ajoutent l'Agence palestinienne.

Le jour même, l'armée d'occupation israélienne a pris d'assaut les villages et villes d'Al-Taybeh : Turmus Ayya, Deir Abu Falah, Kufr Malek et Rantis, au nord et à l'est de Ramallah.

Plus de 16 blessés par balles à Ramallah

Hier, la chaîne américaine CNN a rapporté que son équipe à Ramallah «a vu des dizaines de colons entrer dans le village palestinien d'Al-Mughayir», en Cisjordanie occupée, et «mettre le feu à un bâtiment et à des voitures». La même source dit également que son équipe sur place «a été témoin de coups de feu en direction de Palestiniens dans le village d'Al-Mughayir». De son côté, un correspondant d'Al Jazeera a déclaré que l'armée d'occupation israélienne avait tiré à balles réelles et des bombes à gaz sur les Palestiniens à l'entrée du village de Deir Dibwan, à l'est de Ramallah. Ajoutant que des «groupes de colons ont attaqué des villages palestiniens au nord et à l'est de la ville de Ramallah», et ont fermé hier matin «l'entrée de Turmus Ayya, au nord de la ville».

Au moins 16 Palestiniens, dont un enfant, ont été blessés, samedi, lors d'affrontements avec l'occupation et les colons dans plusieurs villages de Ramallah et de Nablous.

Le correspondant d'Al Jazeera a rapporté que les colons étaient en alerte près des villages et des villes palestiniennes après la découverte du corps d'un jeune colon de 14 ans à l'est de Ramallah disparu vendredi. Le journaliste a ajouté que les colons bloquaient les routes avec une douzaine de véhicules à Khallet an-Nahlah, à l'est de Beït-Lahm, et avaient «ouvert le feu sur des véhicules palestiniens sur la route Al-Marajat, entre les villes de Ramallah et Ariha».

Samedi, des éléments de résistance palestinienne en Cisjordanie occupée, ont tiré sur un poste de contrôle militaire près de la ville de Huwwara, au sud de la ville de Nablous.

Dans un communiqué rendu public samedi, les «Forces nationales et islamiques» à Ramallah et Al-Bireh ont appelé à faire face aux attaques des colons.

«Nous appelons à faire face aux attaques des colons et à activer les comités de garde populaire dans les villes palestiniennes. Nous appelons à la nécessité de prendre les mesures et procédures nécessaires pour doter les villages et les villes de moyens de résistance», affirme le communiqué.

De son côté, le gouverneur de Nablius a appelé la population des villages et des villes du gouvernorat à «activer les comités de garde populaire face à l'escalade des attaques des colons».

Pour sa part, le mouvement du Jihad islamique a déclaré que «les attaques menées par des colons armés contre notre peuple reflètent les efforts de l'entité pour plonger la Cisjordanie dans une guerre de rue». Le mouvement a souligné que «les forces de résistance accompliront leur devoir de défendre notre peuple avec tous les moyens et outils dont ils disposent».