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Agression sioniste contre Ghaza: Le massacre continue

par Mohamed Mehdi

Au 175e jour de l'agression contre Ghaza, le nombre de victimes du génocide israélien a atteint 32.623 martyrs et 75.092 blessés, a annoncé vendredi le ministère de la Santé de l'enclave. La même source a indiqué que ce bilan comprend les victimes des 7 massacres commis par l'armée israélienne au cours des précédentes 24 heures, faisant 71 martyrs et 112 blessés.

Dès les premières heures de la journée de vendredi, l'armée sioniste a commis plusieurs massacres, faisant des dizaines de martyrs et de blessés dans des bombardements aériens et d'artillerie, visant différentes zones de l'enclave, ainsi que des tirs de snipers, tandis que se déroulaient de violents combats entre la résistance palestinienne et les troupes israéliennes dans plusieurs régions du nord au sud de Ghaza.

L'armée d'occupation a bombardé la mosquée Saad Ibn Abi Waqqas, dans le camp de réfugiés de Jabalia, au nord de Ghaza, faisant au moins 2 blessés, a rapporté un correspondant d'Al Jazeera, ajoutant qu'un raid israélien avait également visé vendredi le camp de Nuseirat, dans le centre de l'enclave.

Le camp de réfugiés Al Maghazi, toujours dans le centre de Ghaza, a été également visé hier, faisant au moins 8 martyrs et plusieurs blessés, et des personnes sont encore portées disparues sous les décombres, indique la même source.

A Khan Younes, dans le sud de l'enclave, des bombardements aériens et d'artillerie ont visé les zones nord de la ville.

Alors que le complexe médical Al-Shifa continue d'être assiégé pour le 12e jour consécutif, l'armée sioniste bombarde les environs de cet hôpital. Un correspondant d'Al Jazeera a indiqué, hier, que des véhicules blindés israéliens ont bombardé plusieurs maisons à proximité du complexe médical d'Al-Shifa, à l'ouest de la ville de Ghaza, provoquant d'immenses incendies. Le journaliste a précisé que les bombardements israéliens visaient particulièrement le quartier d'Al-Rimal où se déroulent également d'intenses combats.

Selon la même source, le bombardement d'un bâtiment de la rue Al Wahda, à proximité du complexe Al-Shifa, a fait 10 martyrs et plusieurs blessés. Al Jazeera a également annoncé le martyr du journaliste Mohamed Abu Sakhil, de la radio locale Al-Quds, qui a été tué par les balles des forces d'occupation à proximité de l'hôpital Al-Shifa.

Ce crime porte à 137 le nombre de journalistes martyrs victimes des crimes sionistes depuis le début de la guerre contre Ghaza.

L'est de la ville de Ghaza a été également soumis, vendredi, à d'intenses bombardements israéliens, faisant plusieurs martyrs et des blessés dans le ciblage d'un rassemblement de citoyens dans la zone de passage de Karni, ainsi que 8 martyrs, dont 5 enfants et 2 femmes, dans un bombardement visant une voiture dans la rue Salah al-Din, rapporte un correspondant d'Al Jazeera.

Le quartier Al-Shuja'ia, à l'est de la ville de Ghaza, a été également visé par une série de raids aériens de l'occupation israélienne. Un des bombardements, qui a ciblé un centre sportif abritant des personnes déplacées, a fait 15 martyrs, dont des femmes et des enfants, ainsi que plusieurs blessés, selon des informations recueillies par Al Jazeera auprès de l'hôpital baptiste al-Ahli.

A Al-Shuja'ia également, l'armée d'occupation a commis un autre massacre en «ciblant une force de police» faisant au moins «17 martyrs dont un officier», a déclaré hier le bureau des médias du gouvernementaux à Ghaza.

Dans la ville d'Al-Zahra, au centre de la bande de Ghaza, un bombardement a fait 5 martyrs et des blessés, a rapporté aussi un correspondant d'Al Jazeera.

Au nord de Rafah, un bombardement aérien contre un immeuble résidentiel à Haï al-Nasr, a fait 12 martyrs et plusieurs blessés tôt dans la matinée de vendredi, a indiqué Al Jazeera. Le correspondant de la chaîne qatarie a déclaré avoir aperçu plusieurs enfants parmi les blessés qui ont été transférés vers l'hôpital européen de Khan Younes.

La CIJ ordonne à Israël de coopérer avec l'UNRWA

Dans la nouvelle ordonnance, «à caractère obligatoire», émise le jeudi 28 mars 2024, par la Cour internationale de justice (CIJ), l'organe judiciaire principal de l'ONU, Israël est appelé à «prendre toutes les mesures nécessaires et effectives» pour assurer que l'aide humanitaire arrive de «toute urgence» aux «Palestiniens de la bande de Ghaza». Cette nouvelle ordonnance intervient après «la demande du 6 mars 2024 par laquelle l'Afrique du Sud l'a priée d'indiquer des mesures conservatoires additionnelles». Ainsi, la CIJ considère que depuis l'ordonnance du 26 janvier 2024, « les conditions désastreuses dans lesquelles vivent les Palestiniens de la bande de Ghaza se sont encore détériorées» et qu'il ne s'agit plus de «risque de famine» mais d'une «famine qui s'installe».

L'ordonnance de jeudi stipule qu'Israël «doit prendre toutes les mesures nécessaires et effectives pour veiller sans délai, en étroite coopération avec l'Organisation des Nations unies», pour assurer la fourniture, «sans restriction et à grande échelle», par «toutes les parties intéressées» des «services de base et de l'aide humanitaire requis de toute urgence, notamment la nourriture, l'eau, l'électricité, le combustible, les abris, les vêtements, les produits et installations d'hygiène et d'assainissement, ainsi que le matériel et les soins médicaux, aux Palestiniens de l'ensemble de la bande de Ghaza». Pour ce faire, l'ordonnance exige de l'occupation sioniste d'accroître «la capacité et le nombre des points de passage terrestres et en maintenant ceux-ci ouverts aussi longtemps que nécessaire».

L'occupation doit également «veiller, avec effet immédiat, à ce que son armée ne commette pas d'actes constituant une violation de l'un quelconque des droits des Palestiniens de Ghaza en tant que groupe protégé en vertu de la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, y compris en empêchant, d'une quelconque façon, la livraison d'aide humanitaire requise de toute urgence».

L'ordonnance de la CIJ exige aussi d'Israël de soumettre à la Cour, dans un délai d'un mois, «un rapport sur l'ensemble des mesures qu'il aura prises pour donner effet à cette ordonnance».

Commentant l'ordonnance de la CIJ, le chef de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, a déclaré que la décision prise jeudi était « un rappel brutal que la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Ghaza est causée par l'homme et qu'elle s'aggrave».

« L'ordre appelle l'État d'Israël à coopérer avec les Nations unies pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire d'urgence à Ghaza », a ajouté Lazzarini, précisant que la coopération signifiait qu'Israël devait revenir sur sa décision de ne plus coopérer avec l'agence et permettre à ses convois d'entrer à Ghaza.

« Une action audacieuse ne peut plus attendre », a déclaré le chef de l'UNRWA qui a appelé les gouvernements à faire pression sur Israël pour qu'il se conforme aux dispositions de la CIJ exigeant la distribution immédiate et sans entrave de l'aide afin d'éviter une famine imminente.