Mercredi, 152e jour de l'agression sioniste, Ghaza est toujours soumise à un déluge de bombes et de missiles israéliens, et plus de 700.000 personnes au nord de l'enclave sont sous la menace de la 5e phase d'une famine généralisée.

Hier, le ministère de la Santé à Ghaza a indiqué que le nombre de victimes de l'agression israélienne s'élevait à 30.717 martyrs et 72.156 blessés depuis le 7 octobre, notant que l'occupation a commis 9 massacres, faisant 86 martyrs et 113 blessés durant les précédentes 24 heures (journée de mardi).

Selon la même source, le nombre de victimes de malnutrition et de déshydratation dans la bande de Ghaza s'est élevé, jusqu'à hier, à 18 martyrs, en majorité des enfants.

Israël continue aussi de bloquer la circulation de l'information en ciblant les journalistes et les équipements de télécommunications.

Le bureau des médias du gouvernement à Ghaza a annoncé, mardi après-midi, que le «journaliste Mohamed Salama, présentateur de la chaîne satellitaire Al-Aqsa, a été tué dans le bombardement d'une maison dans la ville de Deir al-Balah», dans le centre de l'enclave. La même source a rappelé que le nombre de journalistes tués à Ghaza, ciblés en plein exercice de leur métier ou dans des bombardements visant leurs maisons, est passé à 133 depuis le début de l'agression israélienne.

Par ailleurs, selon NetBlocks, une coupure de la connexion Internet a eu un «impact élevé» dans le sud de Ghaza, durant la journée de mardi.

Hier, l'aviation et l'artillerie israéliennes ont bombardé plusieurs régions à Ghaza, notamment Khan Younes et Rafah au sud et Deir Al-Balah au centre de l'enclave. Un correspondant d'Al Jazeera a rapporté mercredi le bilan de 2 martyrs et de plusieurs blessés dans un bombardement israélien visant le centre de Bani Suhaila, à l'est de Khan Younes, ainsi que des blessées suite à des tirs d'artillerie sur les environs de l'école Al-Shawka, à l'est de Rafah.

La même source a fait état de 3 martyrs et de plusieurs blessés dans un bombardement israélien qui a visé une maison dans la ville de Deir al-Balah dans le centre de Ghaza.

Toujours dans le centre de l'enclave, une fusillade israélienne contre des civils près du point de contrôle de Wadi Ghaza, a fait au moins 7 martyrs et 10 blessés, a déclaré le correspondant d'Al Jazeera.

Des médias palestiniens ont rapporté que les forces israéliennes ont ouvert le feu sur des civils qui s'étaient rassemblés pour recevoir de l'aide humanitaire destinée au nord de l'enclave.

A Khan Younes, les ambulanciers de la Protection civile ont retrouvé les corps de 16 martyrs dans différentes zones de la ville depuis l'aube de mercredi, a déclaré le correspondant d'Al Jazeera.

A l'est de Rafah, un tir d'artillerie de l'armée sioniste sur la zone de l'aéroport a fait un martyr. Il s'agit d'un enfant, a déclaré le correspondant d'Al Jazeera. Le journaliste a ajouté qu'un bombardement sur la zone d'al-Qarara, au nord de Khan Younes, a fait deux martyrs et un certain nombre de blessés.

Mardi soir, 4 martyrs sont tombés et d'autres ont été blessés dans un bombardement israélien qui a visé une maison dans la zone d'Al-Mashaela à Deir Al-Balah.

Mardi également, un correspondant d'Al Jazeera a annoncé que la jeune fille blessée, Hala Hamada, a été finalement secourue «après plus de 40 heures d'encerclement par les chars israéliens à Khan Younes».

«La famine fera des milliers de victimes» au nord de Ghaza

Le ministère de la Santé à Ghaza a déclaré, mercredi, que «la famine prend des proportions graves, et fera des milliers de victimes, si l'agression n'est pas stoppée et si l'aide n'est pas immédiatement acheminée dans l'enclave».

Selon le ministère, la situation de l'insécurité alimentaire dans le nord de Ghaza «a atteint un niveau mortel, en particulier pour les enfants, les femmes enceintes et les malades chroniques». La même source a appelé la «communauté internationale» à «utiliser tous les moyens de pression pour garantir l'arrêt immédiat de l'agression israélienne».

Une jeune fille de 15 ans, Marah Talal Al-Yazji, est morte de malnutrition dans la ville de Ghaza, a rapporté hier, le correspondant d'Al Jazeera.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères à Ramallah a condamné le blocage par l'entité sioniste, de l'entrée de l'aide dans la bande de Ghaza, en particulier dans le nord, et a exigé l'ouverture de tous les points de passage.

De son côté, le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l'alimentation, Michael Fakhry, a déclaré à Al Jazeera qu'Israël bombarde les convois humanitaires à Ghaza alors qu'il connaît leurs itinéraires. M. Fakhry a souligné qu'Israël «ne veut pas que l'aide parvienne à ceux qui sont dans le besoin à Ghaza» et que l'entité sioniste «mène une guerre de famine évidente».

L'intervenant a demandé «que des sanctions soient imposées à Israël» pour avoir ignoré les décisions de la Cour internationale de justice (CIJ), et s'est demandé «pourquoi Washington largue de l'aide par avion malgré le chaos que cela provoque».

Le porte-parole de l'ONU, Stephane Dujarric, a lui aussi déclaré que «80% des ménages de Ghaza n'ont pas accès à l'eau potable», ajoutant que l'aide alimentaire fournie est «insuffisante par rapport aux besoins», et a appelé à «la mise en place de points d'entrée sûrs pour acheminer l'aide dans toutes les zones, y compris dans le nord de Ghaza».

«Il y a de graves problèmes d'eau (potable) et d'assainissement en raison de la surpopulation dans les abris», a ajouté M. Dujarric.

Selon l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), quelque «1,7 million de personnes, soit plus de 75% de la population, ont été déplacées à l'intérieur de la bande de Ghaza», et «nombre d'entre elles ont dû être déplacées plus d'une fois».

Ces déplacements forcés ont fait que dans le gouvernorat de Rafah, au sud de la bande de Ghaza (à la frontière avec l'Égypte), également soumis à des bombardements, s'entassent quelque 1,4 million de personnes, dont plus d'un million de déplacés des zones du nord et du centre de l'enclave assiégée.