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El-Bayadh: Les prix du mouton de l'Aïd flambent

par Hadj Mostefaoui

Plus d'une décennie de sécheresse à laquelle s'est greffée la rareté et une envolée spectaculaire du prix de l'aliment du bétail, ainsi que des éleveurs décidés à récupérer leurs pertes, aux cotés de centaines maquignons et autres intermédiaires ratissant large dans les trois principaux marchés aux bestiaux de la wilaya.

Tels sont les principaux arguments avancés pour expliquer l'explosion du prix du prix du mouton. A un mois de la fête du sacrifice, le prix du bélier, d'une vingtaine de kilos de l'espèce locale «Srandi», très convoité par les bourses aisées, donne le tournis et atteint un niveau stratosphérique, dépassant aux premières heures de la matinée dès l'ouverture du souk, la barre des 80.000 DA, donnant des sueurs froides aux premiers clients. Les surenchérisseurs s'abattent, tel un essaim d'abeilles sur la même bête et entament une véritable escalade des prix pour ce bélier qui finira par être cédé au plus offrant peu avant la fermeture du marché à plus de 100.000 DA ,qui dit mieux ? La surprise de cette course folle du prix du mouton de l'Aïd vient du marché de Bouktob, véritable bourse incontournable du mouton et plaque tournante entre les wilayas du Nord et du Sud Ouest. Un bélier a été arraché la semaine écoulée par un riche commerçant de l'Est, nous confie Si Miloud, un habitué des marchés aux bestiaux, à un prix astronomique, soit à 250.000 DA ! Et ce n'est qu'un avant-goût de ce qui attend les bourses modestes qui finiront par se contenter d'un chevreau âgé de deux années, qui, profitant de cette embellie, s'affiche à 20.000 DA. Il faut rappeler qu'il ne s'agit là que de prix de gros, soit l'achat d'une dizaine de têtes à la fois.

Jamais, une telle envolée du prix du mouton n'a été constatée dans la région. Et à en croire de fins connaisseurs, habitués des marchés aux bestiaux, rares seront les chefs de famille qui arriveront à rapporter à leurs enfants, la veille de l'Aïd, le mouton qui illuminera la fête et égaiera tous les membres de la famille.

Une folle ascension des prix prévisible depuis le début du mois d'avril passé qui a été marqué par une envolée du prix du kilogramme de viandes rouges, l'agneau en particulier, chez certains bouchers qui le proposent à plus de 1.700 DA le kilo, dans une région détenant un capital de plus de 1.800.000 têtes d'ovins.

Les moutons, gris et gras, nourris essentiellement à l'orge depuis le début de l'automne se vendent par fournées entières à prix d'or et il n'est pas rare qu'ils fassent l'objet d'une série de ventes dans les autres régions du pays trois jours avant la fête du sacrifice. Et ainsi le prix à l'unité augmentera incontestablement. Il va sans dire que les chefs de familles au revenu modeste retourneront bredouilles du souk avec un grand pincement au cœur.