Pas moins de 17.743 affaires liées à des violences contre des femmes ont été traitées durant les 9 premiers mois de l'année en cours par les services de la Gendarmerie nationale (GN) et de la Sûreté nationale. Des affaires traitant des cas de violence physique, homicide volontaire, harcèlement et violence sexuelle et de maltraitance.

C'est ce qu'ont révélé les représentants des deux institutions, hier, lors d'une conférence de presse conjointe tenue à l'occasion des journées internationales de l'enfance et de la violence à l'égard des femmes, à l'école de police Ali Tounsi à Châteauneuf à Alger.

Le lieutenant de la gendarmerie, Zouaoui Billal, a affirmé que cette violence affecte les femmes partout dans le monde, avec des proportions beaucoup plus élevées comparativement à notre pays dans les pays développés. Il dira qu'au-delà des chiffres, « notre travail consiste aujourd'hui à renforcer notre action en matière de prévention ». Et de préciser que les services de sécurité n'ont pas uniquement cette vocation de sévir, réprimer et arrêter les criminels « mais les services de la gendarmerie disposent de services d'accueil et d'écoute de proximité qui sont ouverts aux victimes et aux parents ». Le conférencier a mis le doigt sur la nécessité de sensibiliser et de signaler la violence quelle que soit sa nature. Il dira que les services de sécurité sont à l'écoute pour prévenir et lutter contre les multiples formes que peuvent prendre ces violences. Et de préciser que parfois les services de sécurité agissent en toute discrétion notamment dans les cas du kidnapping pour éviter le drame. En termes de chiffre, le représentant de la Gendarmerie nationale a précisé que ses services ont enregistrés 12.331 affaires liées à la violence contre les femmes, dont 611 affaires d'exploitation sexuelle, durant les 9 derniers mois de l'année en cours. Et d'affirmer que 303 filles, des mineurs ont subi des violences sexuelles. En ce qui concerne les enfants, les services de la gendarmerie ont enregistré 6.359 affaires de violences et 4.375 des victimes sont des garçons. De son coté, Yasmine Khouass, chef de bureau de protection de l'enfant et de la femme à la DGSN, a affirmé que les services de la Sûreté nationale ont enregistré 5.412 affaires liées à la violence faites aux femmes, dont 1.537 sont des violences conjugales. Ce qui représente 29% du total des affaires traitées par la police. Et ce rien que durant les neuf premiers mois de l'année en cours.

Dans le détail, la conférencière a signalé que 4.000 affaires sont en fait des violences physiques contre les femmes dont 5 cas d'agression qui ont entrainé la mort des victimes. Sachant par ailleurs que 28 femmes ont été victimes d'homicide volontaire durant cette période. Sans parler de 9 tentatives de meurtre qui ont été enregistrées par les services de la police. Avec 57 affaires de violence sexuelle et 21 kidnappings. Concernant les enfants, la conférencière a précisé que pas moins de 5.936 affaires ont été enregistrées durant la même période, dont 2.513 d'agressions, coups et blessures volontaires. Les services de la police ont enregistré 282 cas de violences et agressions sexuelles. 13 enfants ont été victimes d'homicide volontaire et 3 enfants sont décédés suites à des agressions physiques.