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Face aux problèmes de circulation au centre-ville: Relance du projet d'élargissement de 10 voies

par H. Saaïdia

Longtemps usé comme thème à effets d'annonce, resté dans le stade des déclarations d'intention, le projet d'élargissement de dix voies, à Oran-ville, fait selon nos sources, l'objet d'une sérieuse prise en charge par la direction de l'Urbanisme en vue de sa concrétisation.

« Le dossier est en phase d'avant-projet définitif (APD) à la direction d'Urbanisme, d'Architecture et de Construction (DUAC) et fait l'objet de suivi par le chef de wilaya », nous confie-t-on de mêmes sources. L'impact de ce projet en matière fluidification de la circulation en intra-muros, dans une ville au bord de l'asphyxie est, indique-t-on, à l'origine de ce regain d'intérêt pour ce dossier. En effet, contrairement à la plupart des dispositifs et dispositions dont est porteur le fameux plan de circulation de l'agglomération d'Oran, qui ne sont, à y regarder de plus près, que des scénarios, le projet d'élargissement de dix voies se traduira, à coup sûr, par une décongestion de la circulation, plus d'autres effets annexes. Recommandé en priorité par le plan de circulation élaboré en 2012, ce projet rangé depuis au fond d'un tiroir risquait de ne jamais voir le jour. On pensait que l'opération de dédoublement et d'élargissement du 2ème boulevard, qui a eu des effets très positifs en termes d'aménagement urbain et de circulation automobile et piétonne, allait mettre en ordre de marche le processus en incitant les autorités locales à passer à l'acte pour les autres projets de la nomenclature.

En vain. Il s'est avéré que la mise à niveau du 2ème périphérique n'avait pas été entreprise dans une vision globale, c'est-à-dire dans le cadre de la mise en œuvre d'un plan à l'échelle de la ville, mais plutôt dans une action isolée à portée très localisée pour atteindre un objectif très circonscrit.

ELARGISSEMENT DU 2ème PERIPH: UN CAS ISOLE

Lors de sa réalisation, on a hâtivement, et peut-être naïvement aussi, vu en ce projet le premier jalon d'un plan de reconfiguration et de réadaptation d'un large corpus du centre-ville, touchant nombre de ses veines en état d'oppression et d'essoufflement, alors qu'en vérité le «concepteur» de cette opération du 2ème périph ne regardait pas plus loin que le bout de son nez. Ce qui n'est pas mal déjà, en ces temps d'inertie. L'impact presque immédiat de cette action, tant en termes de résorption de points noirs de la circulation qu'en termes de mise à niveau de l'espace urbain et du cadre citadin, ne pouvait, en principe, qu'inciter la municipalité d'Oran, avec l'aide financière de la wilaya s'entend, à lancer dans les plus brefs délais les neuf autres projets de voirie ayant trait à des travaux similaires (élargissement, dédoublement de la voie, extension, correction du tracé...), parmi lesquels ceux de l'avenue d'Arcole, le boulevard Viviani et le quartier de Carteaux. Là au moins, on est sûr à l'avance du résultat ; pas besoin d'une étude approfondie pour garantir que l'élargissement de l'artère (après une étude de faisabilité, s'entend) se traduira effectivement sinon par une fluidité du trafic par un désencombrement de la circulation, à tout le moins. Et ce, contrairement à la plupart des dispositifs et dispositions dont est porteur le fameux plan de circulation de l'agglomération d'Oran (outil de régulation intégrant six communes : Oran, Bir El Djir, Es-Sénia, Sidi Chahmi, El Kerma et Mers El Kébir), déjà validé, qui ne sont, à y regarder de plus près, que des « scénarii » basés sur des schémas virtuels, des simulations et des conceptualisations.

PROJETS DE VOIRIE ET PLAN DE CIRCULATION : DEUX LIGNES PARALLELES

Un plan de circulation, adopté par l'APW en mai 2015, portant les signatures du BET Betur de l'Entreprise du Métro d'Alger et d'un cabinet «spécialisé» espagnol, mais qui n'est pas appliqué à ce jour, en dépit du fait que sur les trois horizons qui y ont été envisagés, à savoir: à cours terme (1 an), à moyen terme (5 ans) et à long terme (9 ans), c'était le premier scénario qui a été officiellement retenu. «Indépendamment de ce document (le plan de la circulation), dont les auteurs ne se sont pas donné la peine de nous consulter pour au moins connaître les axes du réseau de la voirie urbaine qui étaient concernés par des travaux de réaménagement ou de restructuration, pour prendre en considération ces données dans leur étude, l'APC d'Oran poursuit, dans le cadre d'une approche réaliste, la mise en œuvre de son projet de mise à niveau du réseau routier, en priorisant la résorption des points noirs importants, avec à la clé les dix projets d'élargissement de voies», affirme un membre de l'exécutif communal, qui s'interroge notamment sur le «fameux poste de commande de télésurveillance centralisé tant annoncé par les concepteurs du plan de circulation, les nombreux parkings à étages et autres aires de stationnement ainsi que les innombrables correctifs introduits, entre sens interdit, interdiction de tourner, passage piétons, passage réservé aux poids lourds...». Ne voir la problématique de la congestion que sous l'angle des projets routiers structurants, à l'image du 5ème périphérique, la pénétrante du port, et le changement de feux rouges et panneaux de signalisation, cela tient d'une approche simpliste. Il faut aussi mettre à niveau le réseau routier intramuros. Résorber les points noirs en ville, c'est une priorité. C'est en fait un principe fondamental de l'apaisement de la circulation urbaine. Créer un réseau interconnecté de périphs et de boucles de contournement tout en désencombrant en même temps le noyau (le centre-ville), cela va de soi.