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Education: La refonte du bac refait surface

par M. Aziza

Pour valoriser l'effort et le travail continu des candidats au baccalauréat, des voix ont appelé à réintroduire ce qu'on appelle communément « la fiche de synthèse », qui avait été abandonnée en 1994.

L'inspecteur central du ministère de l'Education, Belouar Boualem, a évoqué la possibilité d'aller vers une nouvelle méthode de calcul de la moyenne d'admission à l'université. Il a affirmé lors de son passage à l'émission « Al-Chourouk Morning » que des discussions sont en cours au niveau du ministère de l'Education au sujet de la possibilité d'adopter un nouveau mode de calcul de la moyenne d'admission à l'université: «calculer la moyenne générale des trois trimestres de l'année avec la moyenne obtenu lors de l'examen du baccalauréat». Cette proposition remet ainsi sur la table de discussions le projet de la réforme du baccalauréat ayant déjà fait l'objet d'étude et de débat entre les responsables du ministère de l'Education et les partenaires sociaux.

Zoubir Rouina, secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CELA), a affirmé que son syndicat est favorable à la réintroduction de la «fiche de synthèse», mais, dit-il, «cela ne doit pas se faire sans une étude et sans concertation avec les différents intervenants». Et d'enchaîner : «on est aussi contre des études qui s'étalent sur des années pour qu'elles soient abandonnées dès l'arrivée d'un nouveau ministre ou de nouveaux responsables».

Il regrette le fait qu'en matière de réformes, on revient souvent à d'anciennes pratiques ou à d'anciennes options dont certaines ont été supprimées ou annulées sans étude au préalable. « Le suivi et l'évaluation continue existaient auparavant, on l'avait supprimés alors qu'il fallait depuis ce temps-là développer la fiche de synthèse en essayant de trouver de meilleurs mécanismes de suivi et d'évaluation continue du travail des élèves». « Le retour à la fiche de synthèse pourra peut-être lutter contre l'absentéisme chez les élèves de terminale », indique notre interlocuteur qui souligne que généralement «les élèves de terminale désertent les lycées pour assister aux cours particuliers».

Il a affirmé, en outre, que son syndicat est pour une «réforme complète du baccalauréat» au lieu de procéder à des ajustements. M. Rouina est également revenu sur la nécessité d'alléger les programmes du secondaire. « On est contre des ajustements aléatoires sans étude et sans concertation, nous avons le conseil national des programmes, ce dernier doit regrouper différents experts et intervenants notamment ceux qui sont sur le terrain pour opter pour les meilleures méthodes ou mécanismes de contrôle, d'évaluation et de suivi de l'élève durant l'année», argumente-t-il.

M. Rouina a insisté par ailleurs sur la nécessité de mettre l'accent sur la formation de l'enseignant et sur la prise en charge de toutes ses revendications socioprofessionnelles, pour atteindre l'objectif d'«une école publique de formation et d'enseignement de qualité».

Pour sa part, Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste, a estimé que la réintroduction de la fiche de synthèse et la délibération est nécessaire pour renforcer la crédibilité du baccalauréat. En affirmant que son syndicat et d'autres organisations syndicales ont déjà revendiqué cette option d'évaluation continue. Et d'affirmer : « si le cadre du ministère fait référence à la fiche de synthèse, notre syndicat est tout a fait d'accord, mais il est judicieux d'aller vers une restructuration de l'enseignement du secondaire, avec de nouveaux mécanismes de suivi et de contrôle qui seront précédés par des modifications sur le plan pédagogique permettant une meilleure acquisition du savoir».

La vice-présidente de l'Association nationale des parents d'élèves (ANPE), Fatiha Bacha, a plaidé, quant à elle, pour un bac de spécialité de 3 jours avec une réforme pédagogique bien évidemment. Elle a estimé qu'un baccalauréat de cinq jours d'évaluation s'avère exténuant pour les candidats.