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Production de blé dur: L'autosuffisance en point de mire

par El-Houari Dilmi

«Les dernières précipitions sont venues au bon moment, correspondant avec la campagne labours-semailles qui a été lancée avec un peu de retard après une sécheresse qui a duré plus de six mois », a indiqué, hier mercredi, le chef de département du développement durable de la production nationale à l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), Noureddine Amrani. Intervenant sur les ondes de la Radio nationale, le même responsable a expliqué que 48 coopératives sur le territoire national sont mobilisés pour la campagne labours-semailles, ajoutant que « plus de 2 millions de quintaux de semences améliorées et certifiées par le Centre National de Contrôle et de Certification des semences et plants, sont disponibles, dont près d'un million qui ont été déjà vendues aux agriculteurs », a-t-il souligné. Concernant l'orge, le représentant de l'OAIC a expliqué qu'en raison de la faible production de cette céréale, « un cahier des charges a été mis en place cette année, pour obliger les multiplicateurs à livrer toute leur production d'orge (semences et consommation) aux CCLS », a-t-il révélé.

Concernant la superficie emblavée, Noureddine Amrani a indiqué qu'elle est de l'ordre de 3,5 millions de hectares, dont 1,5 million de blé dur, 1,3 million d'hectares d'orge et environ 500.000 hectares de blé tendre. Concernant les équipements agricoles nécessaires à la campagne labours-semailles, l'invité de la Radio, a expliqué que l'OAIC dispose de moyens capables de couvrir une superficie de près de 400.000 hectares, soit 12% de la superficie globale emblavée, alors que le reste est réparti entre les fellahs et les exploitations agricoles privées. Quant aux engrais, une quantité de deux millions de quintaux est mise à la disposition des coopératives de céréales et de légumes secs (CCLS) pour faire face aux besoins des céréaliculteurs en engrais azotés et phosphatés. Le chef de département du développement durable à l'Office algérien interprofessionnel des céréales a également imputé l'augmentation des prix des engrais au renchérissement des prix du pétrole sur le marché international. « Pour faire face à cette situation, une convention-cadre a été signée avec le groupe ASMIDAL pour mettre à la disposition des fellahs des engrais à des prix soutenus à hauteur de 50% », a-t-il affirmé.

Et pour face à la rareté des précipitations par saison agricole, le représentant de l'OAIC a fait état d'un programme en cours sous forme de journées techniques à l'adresse des agriculteurs pour les familiariser avec l'irrigation d'appoint et les moyens d'en tirer un meilleur profit. Une autre formule a été adoptée par le ministère de l'Agriculture et le Développement rural, de concert avec le ministère des Ressources en eau qui «consiste à délivrer des autorisations de forage de puits aux fellahs, accompagnées d'un soutien financier de l'Etat pour l'acquisition des équipements d'irrigation, l'objectif étant d'éviter le stress hydrique et assurer la disponibilité de la ressource en eau durant tout le cycle agricole ». Le rendement actuelle pour la spéculation de blé dur étant de 18 quintaux à l'hectare, « la stratégie du ministère de tutelle est de doubler ce rendement en incitant les céréaliculteurs à respecter l'itinéraire technique et, surtout l'utilisation des pesticides et fongicides pour protéger leurs cultures », a-t-il expliqué, « avec l'espoir d'arriver à une autosuffisance dès l'année prochaine », a-t-il assuré. Le déficit en production de blé tendre s'explique par le fait que ce genre de culture, qui n'est pas une tradition chez le fellah algérien, se fait majoritairement dans les wilayas de l'ouest du pays, là où les précipitations manquent le plus justement », a encore expliqué Noureddine Amrani, ajoutant que « la solution est celle de changer de mode alimentaire, en diminuant de la consommation de la farine, d'abord parce que c'est un aliment pas très bon pour la santé , mais aussi beaucoup gaspillé », a-t-il conclu.