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L'association de protection du consommateur accuse: Des «lobbies» derrière la crise avicole

par R. N.

L'association de protection du consommateur et de son environnement (APOCE) a accusé, dans un communiqué publié sur sa page Facebook, des «lobbies» de «prolonger la crise avicole».

«Les lobbyistes cherchent à prolonger la crise avicole», écrit l'association qui fait état de l'augmentation du prix du poussin qui «a atteint 230 DA chez le fournisseur», pouvant aller jusqu'à «260 DA en calculant le transport pour le livrer à l'éleveur», ajoute la même source.

Pour l'APOCE, le prix du poussin doit être ajusté «dans la fourchette de 50 à 70 dinars», lit-on dans le communiqué. «L'une des conséquences de (cette hausse) est que le poulet arrive au consommateur à des prix records», ajoute encore l'association.

L'APOCE s'interroge sur l'annonce faite «il y a quelques jours» concernant un «accord (qui) avait été trouvé entre le ministère de l'Agriculture et les producteurs pour limiter le prix du poussin à 120 dinars», et estime que les «vendeurs n'ont pas respecté ce qu'ils avaient promis».

Rappelons à ce sujet que le ministère de l'Agriculture et du Développement rural avait annoncé, le mardi 5 octobre, un «accord avec les opérateurs économiques spécialisés dans la production de poussins, portant réduction du prix des poussins considérés comme un des principaux intrants dans la filière avicole». «Les producteurs ont convenu de réduire le prix du poussin à compter de mardi après-midi, ce qui se répercutera sur les prix de la volaille une fois la période de production achevée», avait annoncé le Secrétaire général (SG) du ministère, Salah Chouaki.

A cette période déjà, le prix du poussin était passé de 120 à 180 DA, provoquant ainsi une hausse considérable des prix des viandes blanches. Le prix du kilogramme de poulet a dépassé depuis quelque temps la barre des 500 DA, atteignant jusqu'à 530 DA. Par ailleurs, et compte tenu de cette situation, l'APOCE appelle à prendre des mesures «rapides» à travers l'ouverture de «l'importation exceptionnelle de poussins de chair, et non pas d'œufs fécondés comme certains le recommandent pour faire persister la pénurie». L'association appelle aussi à «lever les obstacles administratifs et bancaires pour réguler le marché et casser la position dominante d'un groupe de producteurs qui contrôle désormais le marché du poussin». Elle considère que le prix du poussin à 260 DA «est injustifié» et «qu'il y a de grandes manipulations pour maintenir des marges bénéficiaires extravagantes».

Réduire l'importation d'intrants

A noter, comme l'avait expliqué le SG du ministère de l'Agriculture, que la filière est passée par une «conjoncture difficile» en raison, entre autres, du rebond de la grippe aviaire durant le premier semestre de l'année en cours provoquant la perte «d'un million de poussins». Sans oublier la crise sanitaire due au Covid-19 qui a entraîné des «perturbations dans les chaînes de production de différentes filières, dont l'aviculture», ainsi qu'une hausse sensible des prix des facteurs de production sur les marchés mondiaux, notamment en ce qui concerne les aliments pour bétail et les matières premières comme le maïs et le soja.

Le même responsable avait annoncé la mise en œuvre sur le terrain de programmes d'investissement pour la production des matières premières actuellement importées, dont un programme de production de maïs dans les régions du sud du pays conformément à la feuille de route du secteur pour la période 2020-2024.