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Djamel Belmadi: «Il n'y a jamais de match pour du beurre»

par M. B.

Plusieurs sujets ont été abordés par le sélectionneur de l'équipe nationale de football Djamel Belmadi, lors de la conférence de presse tenue dimanche au Centre technique national de Sidi Moussa (Alger), en prévision des deux prochaines rencontres face à Djibouti le 12 novembre puis au Burkina Faso le 16 du même mois, dans le cadre des 5e et 6e journées du groupe A des éliminatoires de la Coupe du monde Qatar 2022. Belmadi a tenu tout d'abord à rendre hommage à deux anciennes figures footballistiques, décédées récemment, Mehdi Cerbah et Mohamed Soukhane en l'occurrence, avant d'entrer dans le vif du sujet: «Djibouti n'est pas l'adversaire le plus coriace, ils ont zéro point mais nous, on veut les trois points. Le plus important c'est le résultat, mais ça sera également une bonne préparation pour le match du Burkina Faso. Il y a des joueurs sous menace de suspension, d'autres qui sont un peu en manque de compétition et d'autres qui ont trop de temps de jeu. Il faut montrer du respect aux adversaires, on ne jouera pas avec une équipe B. Je dois gérer ça», a-t-il déclaré, tout en évoquant les souvenirs de l'EN en Egypte : «On a des beaux souvenirs au Caire, on va bien pouvoir préparer les deux matchs dans des conditions exceptionnelles. L'Egypte est un bon souvenir pour tout le monde».

Défendant ses choix de joueurs, Belmadi a réitéré son engagement pour la stabilité et la continuité au sein de l'EN : «Chacun a sa manière de voir le football. Les gens disent que c'est toujours le même groupe. Quand tu es performant, tu restes et quand tu ne l'es pas, tu sors. Lors d'une qualification pour la Coupe du monde, je ne peux pas prendre tout le monde. Il y a beaucoup d'attente. Nous ne sommes plus dans les objectifs d'évolution. Je ne suis pas là pour construire pour 2030. Le groupe évolue, il y a une perpétuelle recherche de la progression. Il y a une prospection des joueurs. Il y a des calculs qui sont pris en compte. Dès qu'on vient c'est soit pour des qualifications, soit pour une compétition. Il n'y a jamais de match pour du beurre. On n'a jamais trop la possibilité d'essayer en Afrique. Quand on prend un joueur, on essaye de se tromper le moins possible», a précisé le sélectionneur.

Djamel Belmadi a en outre refusé d'entrer dans la polémique concernant les complots dont fait face l'Algérie : «Chacun doit défendre son pays, et moi je défends le mien sur le terrain. Des choses pas très nobles se passent en dehors du terrain, il faut faire attention à cela». A propos de la fraîcheur physique de ses joueurs, Belmadi dira : «La récupération sera primordiale. Nous jouerons le 12, en allant à Paris puis au Caire. Notre match se jouera à 15h00 et nous serons à Sidi Moussa à 22h00 ce jour-là. Ceux qui ont trop de temps de jeu pourront récupérer face à Djibouti. En revanche, pour le classement FIFA, le plus important, c'est de ne pas sortir du top 5 (pour le tirage au sort des barrages, NDLR). Nous y sommes, on espère y rester pour l'heure mais si on en sort et qu'on doit jouer le Maroc par exemple, et bien marhba !», dira le coach national, profitant au passage pour répondre au sélectionneur du Maroc Vahid Halilhodzic : «Il a le droit de parler. On verra si nous vient l'occasion de lui répondre sur le terrain». Belmadi a tenu à saluer la décision des pouvoirs publics pour avoir accepté le retour du public : «Le retour de notre public au stade de Tchaker, à l'occasion du match décisif face au Burkina Faso, me réjouis bien évidemment. Nous avons toujours œuvré pour ça.

Nous remercions les pouvoirs publics et tous les acteurs qui ont contribué en répondant favorable à quelque chose qu'on a toujours souhaité. Toutefois, je lance un appel au bon comportement : si on souhaite avoir du public en mars pour un éventuel barrage, il faut que ça se passe bien face au Burkina Faso. Pour ce qui est du terrain, il me semble que la pelouse est en bonne qualité, les choses ont été prises au sérieux».

Avant de conclure, Djamel Belmadi a tenu à passer un message plein de patriotisme : «Nous sommes ici car on aime le football, c'est tout ce qu'on sait faire. C'est l'histoire de notre vie, c'est pour ça que je suis là. Mais la plus grosses des raisons c'est l'amour du pays. On l'aime dans toutes ses composantes.»

- Belmadi envoie Bounedjah au Barça

Le sélectionneur national s'est également exprimé sur le cas de quelques joueurs dont Youcef Belaïli, victime récemment d'une campagne haineuse: «Pour moi c'est grave, c'est une atteinte à son image (par rapport aux accusations de dopage). Pas qu'en tant que footballeur mais aussi en tant qu'homme. Il y a des gens qui aiment salir et qui n'ont pas de limite». Avant d'enchaîner sur sa blessure : «Belaïli a eu une petite entorse. Il est avec nous et il est en période de récupération, tout va bien. A l'inverse, Hichem Boudaoui ça fait longtemps qu'il souffre de cette blessure, mais là il est forfait et doit se soigner. Par ailleurs, Adam Ounas a très peu joué. Sur un laps de temps court il peut faire de grandes différences, et c'est ce dont nous avons besoin, d'où sa présence parmi les joueurs retenus. C'est le cas de Farid Boulaya qui est redevenu un joueur important du FC Metz, marquant encore récemment. Il peut avoir son importance sur la gestion de ces deux matchs, tout comme Zorgane et les autres sélectionnés. Pour ce qui est d'Adlène Guedioura, il ne joue plus depuis longtemps. Nous, nous avons construit cette EN avec des joueurs qui font des différences à chaque poste. Peu importe l'absence de tel ou tel, nous devons rester compétitifs. On lui souhaite un bon rétablissement». Enfin, questionné au sujet de l'attaquant algérien d'Al-Sadd, dont l'avenir peut être lié à ce lui de son ex-entraîneur au Qatar, Djamel Belmadi a répondu cash: «Je vous fais l'annonce: Baghdad Bounedjah va signer au Barça? pourquoi vous rigolez (rires) ? Il a marqué partout où il est passé et malgré ça on ne veut pas reconnaître ses qualités parce qu'il joue au Qatar. Je suis sûr que Xavi l'aime beaucoup, il a eu plusieurs fois la possibilité de recruter un avant-centre mais Baghdad est toujours présent.

Il connaît ses qualités, il a évolué avec lui. Xavi le connaît mieux que moi. Il y a beaucoup de techniciens avec qui je parle en France, Baghdad Bounedjah est un nom qui revient toujours.

Il est malin dans ses déplacements, il presse toujours, il a des statistiques énormes». Voilà qui pourrait être pris très au sérieux.