La pose de manière anarchique des dos d'âne à certains endroits de Tlemcen et Mansourah inquiète de plus en plus les automobilistes et commence à poser de sérieux problèmes à la bonne circulation. Ces ralentisseurs réalisés à partir d'enrobé ou de béton sans respect des normes pour soi-disant assurer la sécurité des piétons provoquent des bouchons et paralysent la circulation sans compter les conséquences sur l'enveloppe rigide et accessoires des véhicules. « La suspension est bousillée à cause de l'agressivité sur le véhicule par ces ralentisseurs posés anarchiquement. Même si l'on marque un temps d'arrêt, le choc est quasi-inévitable surtout quand le véhicule est chargé de passagers ! Il faut revoir tous les ralentisseurs de ces villes où on circule quotidiennement, pour assurer le transport des citoyens. Certains ralentisseurs sont la cause de plusieurs accidents, parfois graves ! », affirme un chauffeur de taxi du grand Tlemcen, qui se plaint de la dégradation répétitive de la suspension de son véhicule. Et d'ajouter : « récemment, j'ai vécu un incident à cause du choc fortement ressenti par les passagers et moi-même, provoqué par ces butoirs non réglementaires posés sur la chaussée. Les chauffeurs de taxi n'ont pas le choix pour changer de circuit sinon ils éviteront ces véritables haies non signalées ! ».

Selon un gestionnaire de la voirie, «les ralentisseurs sont utilisés sur les voies publiques, dans les zones sensibles pour canaliser le trafic et réduire la vitesse des usagers de la route. Le ralentisseur de vitesse est un équipement de sécurité incontournable. Pour cela, il est important de bien respecter les normes et les règles d'implantation, pour assurer une bonne fluidité du trafic et éviter toute nuisance excessive auprès des automobilistes. On doit faire la différence entre des ralentisseurs utilisés sur des parkings ou près des établissements publics et scolaires, casernes, centres commerciaux, entreprises, hôpital, lotissements, résidences secondaires et ceux posés sur des boulevards et grandes artères. A mon avis, tous les ralentisseurs implantés sur les grandes artères doivent être précédés de panneaux de signalisation verticale. Ils doivent comporter un marquage au sol et ce, conformément à la réglementation ». Rappelons dans ce cadre que l'APC de Tlemcen avait recouru en 2019 aux ralentisseurs en plastique pour la voie publique mais ces dos d'âne n'ont pas résisté aux frottements des pneus. « Certains ralentisseurs réalisés à partir de caoutchouc recyclé sont totalement détériorés sous la charge des bus de transports qui desservent les lignes du grand Tlemcen et autres véhicules touristiques et à usage commercial. Ça ne reste pas accroché au sol très longtemps. Certains ralentisseurs partent morceau par morceau mais des morceaux de ferrailles restent dans le sol et représentent un danger, notamment de crevaison », précise un chauffeur de taxi de Mansourah.

Pour leur part, à quelques jours des élections locales du 27 novembre prochain, des automobilistes du grand Tlemcen souhaitent que ce casse-tête de la multiplication des dos d'ânes illégaux soit bien pris en charge par les nouveaux élus de ces APC.