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Covid-19: Se préparer pour la quatrième vague

par M. Aziza

Le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière a incité, à travers les recommandations formulées à l'issue de la dernière rencontre sur «la riposte à la Covid-19», ses cadres et le personnel de la santé à renforcer la riposte à tous les niveaux. Et à être de plus en plus vigilant pour se préparer à une éventuelle 4ème vague dont on voit un peu «les prémices».

Le Pr Toufik Laiche Achour, chef de service d'anesthésie réanimation au CHU Parnet, a affirmé en marge de la tenue d'un symposium sur le «Varenox en anesthésie réanimation» tenu samedi en fin d'après-midi à l'hôtel Marriott, à Alger, que les recommandations prises doivent être bien discutées et bien définies. Et ce, pour assurer un bon redémarrage pour une meilleure prise en charge des personnes atteintes de la Covid-19. Il dira que la quatrième vague est à nos portes. «Il ne faut pas se leurrer ! Selon des informations qui nous parviennent, il y a de plus en plus de cas par rapport aux semaines précédentes qui ont connu une certaine accalmie. Pas plus tard qu'avant-hier, on a eu des informations de la réception d'un nombre de cas en réanimation, notamment à Jijel et à Bejaia», dit-il. Le Pr a affirmé qu'on a tiré des conclusions sur l'évolution de la pandémie dans notre pays et plus spécialement dans les services de réanimation. «Chaque vague a eu ses pare-feu et ses propres caractéristiques». Il dira que lors la première vague qui est survenue du mois avril jusqu'à la fin août, «nous avons eu affaire à des malades qui avaient beaucoup de problèmes de thromboses». «Lors de la deuxième vague qui s'est étalée du mois de novembre à la fin janvier, on a eu à prendre en charge des malades intermédiaires qui développaient à la fois des thromboses et des problèmes respiratoires». La toute récente, la troisième vague, a débuté vers la fin du mois juin, juillet jusqu'au mois d'août. «Nous avons eu affaire beaucoup plus à des malades qui développaient essentiellement des détresses respiratoires aiguës».

Et de conclure que le virus connait à chaque fois des mutations, d'où la nécessité de mieux préparer la riposte sur le plan organisationnel, en matière notamment des moyens et la flexibilité des autorités sanitaires. Le Pr insiste sur le volet préventif, notamment sur la nécessité d'intensifier la vaccination au profit des citoyens. «Quatre milliards de personnes ont été vaccinés dans le monde, c'est la moitié de la population mondiale qui est déjà vaccinée», dit-il.

Le Pr Ryad Mehyaoui, chef de service d'anesthésie réanimation de l'EHS CNMS, a affirmé qu' «avec la compréhension de la maladie, on a acquis beaucoup d'expérience ; on sait déjà que les anticoagulants sont indiqués largement, je pense qu'on est prêt éventuellement, même s'il y a une quatrième vague, par rapport à tous les moyens qui sont mis dans les hôpitaux, pour faire face à toutes les éventualités». Et d'affirmer : «on a eu une augmentation de nombre de cas ces jours-ci, heureusement qu'il n'y a pas eu une augmentation des nombres de décès. J'espère qu'avec l'augmentation du nombre de personnes vaccinées et l'application stricte des mesures barrières, on va peut-être éviter une forte contagion dans les prochains jours».

«Evitons le stockage du Varenox»

Interrogée sur les perturbations constatées dans certaines officines et sur les risques d'indisponibilité en matière de traitement anticoagulant en cas de la survenue de la quatrième vague, le Dr Mimia Cherchali, directrice vente et marketing réseau hospitalier à Frater-Razes, s'est montré rassurante en appelant les citoyens à changer de réflexe. Et ce en évitant de stocker les traitements et de s'approvisionner régulièrement sans panique. Elle dira : «nous avons commencé à commercialiser notre produit qui est un biosimilaire au mois de novembre 2020 et nous sommes arrivés comme une aubaine, par ce qu'il y avait déjà une rupture importante en matière de traitement anticoagulant». Et d'affirmer que son groupe Frater-Razes assume parfaitement la distribution de l'anticoagulant Varenox. «Nous libérons tous les jours le produit. Tout en essayant d'équilibrer et de faire face au maximum avec la montée en cadence en matière de production. On livre quotidiennement nos produits aux hôpitaux à travers la PCH et on essaye au maximum d'équilibrer la distribution pour livrer nos produits au niveau des officines», ajoute-t-elle. Et de rassurer : «le traitement est produit ici en Algérie, le groupe assume à la fois la production et la distribution et nous rassurons les professionnels de la santé en affirmant que nous sommes capables d'assurer une distribution croissante et subvenir aux besoins». Elle précise en outre qu'heureusement son groupe s'approvisionne en amont «donc même si le besoin augmente en cas de survenue de la quatrième vague, et même avec la perturbation à l'international en matière de seringues très demandées dans les lignes de vaccins, nous avons pris nos dispositions en constituant un stock important». Elle affirme que Frater-Razes a même acquis de nouveaux équipements qui permettront de produire plus.

Notre interlocutrice a lancé un message : «il faut changer de reflexe, ce n'est plus la peine de stocker, nous sommes ici en Algérie et on produit quotidiennement le Varenox». «Il y a aujourd'hui la proximité et la chance d'adapter les dosages selon les besoins. Vous avez pu constater qu'il y a eu une forte demande en matière de l'anticoagulant 0,4 avec la Covid-19, comme nous assurons la production sur place, on a pu gagner du temps pour mettre à la disposition des malades le traitement rapidement».