Village socialiste à double vocation céréalière et pastorale, Borj El- Mey, ce hameau auparavant rattaché à la commune de Maamoura, (Wilaya de Saïda) comptait une population d'à peine une centaine d'habitants, tous des bénéficiaires d'une coopérative agro-pastorale. Ce bourg qui est sorti de l'anonymat comme par enchantement au début de l'année 1973, au milieu d'une région réputée pour sa production céréalière inégalée, peine à sortir la tête de l'eau. Ce hameau enclavé dont la population a plus que doublé se trouve tiraillé de toutes parts entre sa wilaya mère de Saida et celle d'El-Bayadh à laquelle il a été rattaché lors du découpage administratif en 1984.

Ce petit bourg est contraint de subir dans le silence une multitude de problèmes qui demeurent insolubles selon ses habitants. Borj El- Mey est constitué de basses maisonnettes, recouvertes de tuiles, construites au milieu des années soixante- dix et qui se trouvent actuellement dans un état de délabrement très avancé.

Ensablement, sécheresse, crise et cherté de l'aliment du bétail sont autant de maux auxquels font face les habitants de ce hameau. Ni CEM, ni gaz de ville et encore moins une salle de soins et l'unique centre culturel et le stade, réalisés à l'époque sont ensevelis sous des tonnes de sable. La seule planche de salut pour ses malades et ses enfants scolarisés au cycle moyen reste la commune de Maamora (W. de Saïda ) via l'unique route bitumée d'une trentaine de kilomètres, même s'il n'y a aucun bus pour assurer le transport. La tentation de déserter définitivement le village a eu raison d'une centaine d'habitants qui ont préféré l'exode plutôt que de subir les aléas de l'isolement. La bonbonne de gaz coûte les yeux de la tête, soit plus de 400 Da, et la location d'un véhicule pour le transfert d'un malade vers la ville la plus proche d'Ain El-Hadjar (Saïda ) est presque inaccessible pour les bourses les plus démunies. Ce hameau relevant de la commune de Kheiter distant de plus soixante-dix kilomètres de son chef lieu de commune et de 170 kilomètres du chef lieu de la wilaya d'El-Bayadh constitue, compte des centaines d'éleveurs et agriculteurs qui peinent à acquérir un sac d'orge ou des produits de première nécessité. Borj El- Mey n'a jusqu'à ce jour bénéficié d'aucun projet susceptible de donner une lueur d'espoir à une population qui ne cesse d'élever la voix afin d'attirer l'attention des élus et responsables locaux pour l'inscription et la réalisation d'équipements collectifs de première nécessité.