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Tlemcen: Les craintes des agriculteurs

par Khaled Boumediene

Les sillons du premier labour de saison ont commencé dans les plaines, en montagne et sur des sols difficiles de la wilaya et ce, après un été que certains agriculteurs ont trouvé très chaud pour leur culture.

«Il y'a eu une forte chaleur et une grande sécheresse sur toute la région de Tlemcen, ce qui a beaucoup impacté l'agriculture. Nous avons tous en tête l'incidence sur les rendements des céréales qui ont connu cette saison une forte baisse en raison des déficits pluviométriques hivernaux et printaniers.

Même les retenues de substitution réalisées pour le stockage de l'eau d'irrigation n'ont pas servi à grand-chose car la situation des barrages, s'est aggravée dans plusieurs localités en raison de l'accroissement des stress hydriques, qui a accentué la situation des nappes réactives. La situation pourrait devenir tendue sur l'agriculture car il n'est pas tombé un millimètre depuis le mois de juin dernier. Vraiment les cultures souffrent ! » Comme beaucoup, Hadj Mohamed, agriculteur à Fehoul (daïra de Remchi) attend la pluie avec impatience. Une sécheresse estivale inédite frappe les régions du nord de la wilaya, mais aussi les régions du sud, El Aricha, El Gor, Sidi Djilali, Bouihi, Sebdou et Béni Snous. En guise de préparation de la campagne labour-semailles qui sera lancée juste après le début de l'équinoxe d'automne (21 septembre prochain sur le calendrier), de nombreux agriculteurs ont entamé le labour profond de leur terre avec un tracteur à roue et une charrue à cinq disques.     Les agriculteurs recourent au déchaumage pour nettoyer leur champ des résidus de culture et des irrégularités provenant de la culture précédente. « Cette opération de travail du sol consiste à créer un volume de pores suffisant pour absorber l'eau et l'air et pour permettre une pénétration facile des racines de plantes en ameublissant le sol dans la couche cultivable », précise un agriculteur d'Ain Youcef (daïra de Remchi).

Toutes les mauvaises herbes, les parasites et vers blancs seront éliminés. Ainsi, la terre pourra emmagasiner les eaux des premières averses et des orages prévisibles en cette période. Profitant du beau temps qui promet de durer quelques jours, les agriculteurs étendent en même temps leur première dose de fertilisation en fumure de fond composée essentiellement d'engrais et d'engrais phosphatés (TSP). « Le premier labour de saison détermine la profondeur de la couche cultivable et vise à préparer le sol pour la culture à venir. Il consiste à ouvrir la terre à une certaine profondeur, à la retourner, avant de l'ensemencer ou de la planter. La fertilisation est pratiquée par des épandeurs d'engrais. Le recroisage des terres se fait avec des équipements mécaniques de travail du sol. Le chenillard s'adapte parfaitement en colline ou sur des terrains accidentés. Ces opérations seront suivies dans les jours qui viennent d'un recroisage des terres pour la préparer aux semis des orges, avoines, blés tendres et blés durs.

Les polyculteurs s'attachent quant à eux aux préparatifs de leur terre et aux plantations de pomme de terre d'arrière-saison, légumineuses et d'autres cultures fourragères.

La gestion des cultures, c'est à dire les opérations de travail du sol sont effectuées après les semis ou les plantations, afin d'améliorer la production. Il y a aussi des agriculteurs qui préfèrent laisser leur terre en jachère, une période sans cultures profitable pour le sol », explique Lablack Azzedine, ingénieur agronome à la retraite.